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Crédit photo : www.facebook/dearcriminals
Dès le départ, ils ont introduit une nouvelle chanson. La voix de Charles Lavoie, dans un moment tout en simplicité, a su imposer le silence à un public jusqu’alors bruyant. Puis, Frannie Holder, vocaliste aérienne, s’est jointe à cette ambiance électro immédiatement installée. À cette courte chanson, il ont tout de suite enchaîné avec un titre connu du groupe, «bad black days», durant lequel le public a réagi et a fait entendre son enthousiasme. Il n’en fallait pas plus pour reconnaître que les deux chanteurs étaient parfaitement en contrôle de leur appareil vocal. D’ailleurs, ils ont bien démontré que leurs deux voix se mêlaient à merveille dans un effet canon.
L’alternance entre leurs nouvelles pièces et celles de leur EP se faisait très naturellement. Le groupe a offert une performance solide et constante. Vincent Legault est certes le plus discret des trois, il ne chante pas et n’intervenait pas auprès du public, mais les membres étaient tous au même niveau sur la scène et partageaient une belle complicité.
Durant «plastic flowers», Frannie s’est montrée impressionnante avec les notes aiguës qui se juxtaposaient à la voix ensorcelante de Charles. Ces moments plus calmes, d’une lenteur sensuelle, offraient de belles nuances. La fusion de l’intensité des voix à une musique parfois peu chargée est un contraste efficace et accrocheur. Le contrôle des vocalistes était encore mis en valeur avec «acid rain» où les effets sur la voix de Frannie lui donnaient une belle puissance. Autant pour l’ancien matériel que pour le nouveau, Dear Criminals maîtrise la construction de rythmes et de sons sur lesquels on ne peut s’empêcher de bouger.
Lors de «mom song», une chanson pour les mamans que le groupe a composée lors de sa récente tournée en Europe, le trio s’est rapproché autour de la console sur la scène. Ce titre très groovy a donné au public un moment de rap de la part de Charles. C’est Frannie qui était au centre lors de «took it from me» dont l’éclairage pour la finale, leurs silhouettes dans la fumée, a donné un bel effet visuel.
En annonçant leur dernière chanson, ils ont fait remarquer au public qu’ils avaient dû «inventer quatorze chansons pour ce soir», alors qu’ils n’en ont que six. La pièce «fuck the stars» était le moment de sortir l’ukulélé et Frannie a déclaré: «Dans ta face Mumford & Sons!» Ce moment est à l’image de la soirée. En effet, les interventions entre les chansons étaient drôles et jamais trop longues. Le groupe a su être sympathique et généreux envers son public.
Suite aux applaudissements, le trio est remonté sur scène. Les trois musiciens ont d’abord repris une chanson de Hot Chip, «Over And Over». Enfin, la dernière chanson du spectacle a su générer une grande dose d’énergie. C’était au tour de Frannie de démontrer ses capacités de rappeuse, alors que Charles s’assurait de l’accompagner avec du beatbox. C’était la pièce idéale pour conclure une belle heure en compagnie de ces Dear Criminals.
Toast Dawg
Avant l’entrée en scène du groupe principal, Toast Dawg a offert un dj set de quarante minutes en guise de première partie. Sans introduction ou présentation, l’artiste est simplement monté sur scène et a commencé son mix qui aura plutôt servi de musique d’ambiance avant l’arrivée du public. Au final, il ne s’est pas adressé à la foule et son nom n’a pas été prononcé de toute la soirée. Bien que ses beats rappellent un peu ceux des Dear Criminals, on se demande si c’était le meilleur choix comme entrée en matière.
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de la rédaction