Dead Can Dance au Centre Bell: un retour triomphal devant un public minimal – Bible urbaine

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Dead Can Dance au Centre Bell: un retour triomphal devant un public minimal

Dead Can Dance au Centre Bell: un retour triomphal devant un public minimal

Publié le 25 août 2012 par Éric Dumais

La formation Dead Can Dance était de passage hier soir à Montréal afin d’offrir un spectacle haut en couleur devant un public de seulement 3400 personnes. Le groupe, formé par Lisa Gerrard et Brendan Perry, a présenté, dans le cadre de sa tournée Live Happenings, la totalité des titres d’Anastasis, son plus récent album en 16 ans.

Le calme après la tempête

La poussière est enfin retombée au sein des deux membres fondateurs de DCD, qui se sont embrouillés en 1998 après s’être réunis pour offrir une tournée accompagnée d’une promesse de parution d’un album de chansons originales, opus qui n’a malencontreusement jamais vu le jour. Depuis leur dernier arrêt au Théâtre Saint-Denis la même année, Dead Can Dance avait abandonné l’espoir de renouer avec son vaste univers musical.

Le temps et la réflexion aidant, la contralto Lisa Gerrard et le baryton Brendan Perry se sont réunis à nouveau pour œuvrer ensemble sur un projet d’une tout autre complexité. Nouveau répertoire en poche, c’est donc un groupe de sept musiciens qui est monté sur les planches du Centre Bell hier soir en ouvrant le bal avec «Children of the Sun», la pièce inaugurale de leur dernier effort, Anastasis.

Deux voix puissantes, un public d’emblée conquis

La voix grave mais percutante de Brendan Perry s’est mise à entonner «We are the children of the sun / Our journey’s just begun» et déjà les gens dans la salle étaient tout ouïe, de pur ravissement. A suivi l’exotique «Anabasis» et l’envoûtante «Rakim», titre qui figure sur Toward the Within, album paru en 1994.

Durant deux longues heures, les deux membres fondateurs Brendan Perry et Lisa Gerrard ont alterné leur chant en interprétant ici et là de nouvelles compositions ainsi que des classiques de leur ancien répertoire.

Le public avait la chance de poser le regard sur les musiciens ou sur la mise en scène, qui était épurée mais scintillante de luminosité. À l’arrière-plan, on retrouvait en effet un grand filet noir sur lequel était collées une myriade de lumières argentées, lequel se balançait au rythme des mélodies languissantes, ce qui créait l’apparence d’un ciel constellé d’étoiles. Dans cette ambiance charmante, ils ont joué, «Kiko», «Lamma Bada», «Amensia», «Sanvean», «Nierika», «Opium», «The Host of Seraphim», avant de clore la première partie du concert avec «All in Good Time», chantée par un Brendan Perry en forme et en parfait contrôle de sa voix.

Le septuor a quitté la scène avant de revenir pour un premier rappel interpréter «The Ubiquitous Mr. Lovegrove» et «Dreams Made Flesh». Le public était d’ores et déjà aux anges, mais il n’avait pas encore tout vu; de fait, les membres de Dead Can Dance sont revenus à nouveau jouer «Song to the Siren», une reprise de Tim Buckley, avant de repartir pour la seconde fois en coulisse. Alors que les gens assis au parterre se levaient tranquillement pour quitter la salle, Lisa Gerrard est revenue accompagnée d’un des claviéristes chanter pour la dernière fois de la soirée l’excellente «Rising of the Moon», succès qui a clôt le spectacle sur une note dramatique mais enivrante.

Malgré les allées et venues de Lisa Gerrard, transformée en diva aux boucles d’or pour la soirée, qui quittait rapidement la scène lorsque sa présence n’était plus nécessaire au bon déroulement du spectacle, et le contact plutôt froid et réservé de la formation, qui s’est réservée quelques «Merci Montréal» ici et là lancés sur le bout des lèvres, Dead Can Dance a somme toute offert un spectacle intense et soutenu, mais les sièges vides du Centre Bell témoignaient, hélas!, d’un léger essoufflement de la part de leurs fans.

David Kuckhermann et ses percussions exotiques

C’est l’artiste David Kuckhermann qui a cassé la glace avec une courte prestation d’environ trente minutes. Le percussionniste, qui incorpore dans sa musique des techniques et traditions de l’Iran, l’Inde, l’Égypte, la Turquie et l’Afrique, a démontré tout son savoir-faire en tapant allègrement sur ses percussions d’origine suisse appelées «hang drum». Décidément un artiste fort talentueux qui aurait beaucoup plus de succès dans une salle un peu plus intime que le Centre Bell. Vous pouvez visiter son site officiel au www.framedrums.net.

Appréciation: ***

Crédit photo: http://sacksco.com

Écrit par: Éric Dumais

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