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Crédit photo : Mathieu Pothier
Alors que la salle, en formule cabaret pour ce spectacle, était déjà bien remplie, on s’installait au balcon pour attraper au vol le rock délicat de Maude Audet. En écoutant la pièce «Gallaway Road», qui ouvrait la soirée, on s’est surpris à penser que la demoiselle avait un petit quelque chose d’intemporel. Sa performance était en soi une ode à ses racines et à son adolescence.
Entre les morceaux, elle s’ouvrait au public avec une grande candeur, une anecdote à la fois. Avec les histoires de sa mère et de ses conquêtes qui passaient par la maison familiale et celles de l’amour de son père pour Elvis, elle nous laissait entrevoir son univers. Maude Audet est une force tranquille sur scène, et la finale de son set, une traduction de «Smells Like Teen Spirit» de Nirvana, nous a donné le goût de la voir en tête d’affiche. À découvrir, si ce n’est pas déjà fait.
Les beaux
L’an dernier, c’est dans l’intimité du Lion d’Or que Saratoga nous avait donné rendez-vous pour lancer leur dernier album, Fleur (2016), lors de Coup de coeur francophone. Cette fois, c’est le Club Soda qui accueillait le duo, ainsi que leurs musiciens invités, pour boucler en quelque sorte cette année. Pour ceux qui ont déjà joué dans des salons et des cours arrière en tournée, c’était toute une étape d’amener leurs pénates aux abords du Boulevard Saint-Laurent. Ils racontaient même à la blague que c’était la première fois qu’ils avaient des moniteurs sur scène et un technicien de son.
N’empêche, avec une scénographie toute simple et quelques éclairages discrets, la magie opérait autant dans la grande salle que dans la petite. «Brise glace», qu’ils ont joué en premier, a presque su nous arracher des larmes. Tout comme le sourire esquissé sur le visage de Chantal et Michel-Olivier alors que le public les accueillait en grand après ce premier morceau. Ils ont beau dire qu’ils sont petits, leurs fans sont chaque fois au rendez-vous et leur redonnent tout l’amour qu’ils investissent dans le projet.
Le folk, ici, est porté par les mots, et en ce soir de novembre, on n’a pu s’empêcher de détourner un peu ceux de «Les bourgeons pis le gazon». Avec, entre la contrebasse et la guitare, une petite vie qui pousse au creux du ventre de Chantal, les paroles «T’sé ce qui est beau avec la saison? Chaque jour qui passe y devient plus long. En attendant toé dans mes bras. Chaque jour qui passe y reviendra pas. T’sé ce qui est beau avec le soir? Je m’en vais me coucher comme pour te voir» prennent un autre sens, encore plus doux.
C’est ce qu’il y a de beau avec ces deux-là: ils nous rappellent qu’il y a toujours de la place pour un peu de simple, de doux, de vrai. Après tout, on peut faire de grandes choses même si on est petits.
L'avis
de la rédaction