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C’est hier soir à la Société des arts technologiques (SAT) que les formations électroniques Data Romance et Digitalism ont offert à tour de rôle un concert haut en couleur et en mélodies solidement shootées à l’adrénaline.
Data Romance
C’est d’abord le duo canadien Data Romance, originaire de Vancouver, qui a réchauffé la salle avec les plus récents succès de son EP homonyme sorti en mai dernier. La chanteuse Amy Kirkpatrick et le bidouilleur Ajay Bhattacharyya semblaient en excellente forme et surtout très heureux de partager la scène avec Digitalism. Ils ont profité de la bonne humeur qui planait en ce mercredi soir frisquet pour réchauffer le public montréalais avec une décharge de mélodies pop-électro de qualité, en interprétant les excellentes chansons Bullets, Street Lights, Arms, leur récent succès Spark, ainsi que quelques nouveautés jusqu’ici inconnues du public. Leur courte prestation, qui a duré environ 45 minutes, s’est avérée, malgré leur réserve et leur timidité, fort satisfaisante dans l’ensemble, mais malheureusement la qualité sonore des microphones n’a pas du tout été à la hauteur de la voix sublime et enveloppante d’Amy Kirkpatrick.
Digitalism
Vers 22h, le moment tant attendu est finalement arrivé: c’est le duo allemand Digitalism (transformé en trio pour la tournée actuelle) qui a pris la relève à coups de rythmiques solides, lourdes et percutantes, qui rappellent les textures électroniques de l’Allemand Boys Noize. Formé par Jens Moelle et Ismail Tuefekci, Digitalism a connu, en 2007, une ascension fulgurante à la sortie de l’album Idealism, qui s’est vendu à plus de 180 000 exemplaires. Malgré l’engouement devant leurs bons vieux succès, les deux musiciens ont interprété majoritairement les chansons solides et hétérogènes qui figurent sur I Love You Dude, dont 2 Hearts, Circles et Reeperbahn, tout en gâtant leurs fans avec quelques bons vieux succès de l’album Idealism, notamment les succulentes Magnets et Idealistic.
Côté visuel, le décor était simple mais agréable à regarder. Divers colonnes de lumières étaient éparpillées sur la scène et projetaient, selon la chanson jouée, des flashs de couleurs primaires. Derrière la scène, on retrouvait quatre cœurs anguleux alignés côté à côte, à l’intérieur desquels étaient projetées des images de très belle qualité, comme un cœur qui bat ou de l’eau qui se déverse lentement, comme une vague peu agitée. Le concert s’est terminé après un rappel exaltant aux alentours de 23h45, devant une foule satisfaite et couverte de sueur de la tête aux pieds. Si l’on se fie aux traits tirés, au mascara dégoulinant et aux coiffures hirsutes du public en feu, force est d’admettre que l’énergie et la joie étaient au rendez-vous. En plus, la majorité des gens se sont donné rendez-vous aux vestiaires afin de célébrer, un peu malgré eux, l’arrivée du 1er décembre.
Appréciation : *** 1/2
Crédit photo: Éric Dumais
Écrit par: Éric Dumais