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Crédit photo : Polyphem Filmproduktion
Bien installée sur mon divan, un bon café corsé à la main, j’ai allumé mon ordinateur et cliqué sur le lien me permettant d’accéder au film de Florian Heinzen-Ziob. On m’a alors présenté un clip documentaire en mode «pré-spectacle», animé par Valérie Lessard.
Puis, le film Dancing at Dusk – A moment with Pina Bausch’s The Rite of Spring, et mon divertissement s’est terminé avec une dernière séquence qui montre les répétitions à l’École des Sables ainsi que les entrevues post-spectacle avec les nombreux artistes.
Sans trop tarder, Valérie Lessard, professeure d’Histoire de la danse, a pris la parole sur mon écran pour m’expliquer la signification de l’œuvre Le Sacre du printemps d’Igor Stravinsky. En l’espace de quelques minutes, j’en ai appris davantage sur les différentes chorégraphies qui ont été créées à partir de cette œuvre, mais aussi sur la signification puissante de la gestuelle des différentes interprétations.
Ce fut une mise en bouche réellement appréciée, car je me suis sentie accompagnée et guidée pour la suite de mon visionnement.
Un rituel universel
Rapidement, le contenu de mon écran s’est métamorphosé et m’a transporté sur une immense plage aux allures de grande scène; le coucher de soleil servait de décor, le sable, comme tapis de danse, et les coulisses de la salle, dans ce cas-ci, étaient complètement imaginaires.
C’était une drôle de sensation; comme si j’avais accès à l’avant-spectacle; comme si je voyais les réchauffements des danseurs, les directives des régisseurs, qui y allaient à coup d’«On y va!» et le marquage des mouvements tout juste avant l’exécution…
La suite s’est avérée une puissante performance de trente-huit danseurs qui ont interprété sous mes yeux Le Sacre du printemps de Pina Bausch. Les danseurs, avec leurs corps athlétiques, se déplaçaient avec fluidité dans le sable, pieds nus, et portaient tous des costumes pour le moins minimalistes. La gestuelle et les mouvements des danseurs étaient énergiques, et la chorégraphie suivait à la perfection la musique de Stravinsky, riche en contrastes.
C’était sublime de voir tous ces danseurs livrer une performance de haute qualité sur une plage, une danse collective interprétée lors d’un sublime coucher de soleil, comme s’il faisait partie intégrante du spectacle, lui aussi; comme s’il participait au rituel avec tous les autres danseurs.
L’École des Sables
Après cette performance, j’ai eu droit à une visite de l’École des Sables au Sénégal, un Centre International de Danses Traditionnelles et Contemporaines d’Afrique. J’ai pu assister aux répétitions et constater le dur labeur derrière la création de cette production majestueuse.
J’ai ensuite visionné une entrevue post-spectacle avec Valérie Lessard, Jorge Puerta Armeta, répétiteur du Sacre du printemps, et la directrice artistique de l’École des Sables, Germaine Acogny, qui ont discuté ensemble sur l’art et la vision des différents artistes ayant pris part au projet. Cette dernière m’a beaucoup touché avec une réflexion où l’on ressent bien tout l’échange et la beauté du partage en danse:
«Quand on a le respect des uns et des autres, les choses sont possibles» – Germaine Acogny
En définitive, Pina Bausch nous a laissé un trésor de chorégraphies, de danses et de visions créatives, et Le Sacre du printemps, cette œuvre créée en 1975 évoquant un rite païen, fait partie de cet héritage riche et diversifié.
Que son fils et répétiteur ait choisi de partager son travail avec l’École des Sables me paraît un acte noble et touchant. Cette décision démontre bien toute la beauté de la danse, les nombreux liens que cette pratique artistique peut créer entre les individus, ainsi que la diversité qu’elle peut nous apporter à chacun.
Un film à voir absolument!
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Dancing at Dusk : A Moment with Pina Bausch’s The Rite of spring en photos
Par Danse Danse @ Tous droits réservés