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Crédit photo : Louis-Charles Dumais
«Heille. Saluuuuuuuut! Bienvenue! Quel voyage pareil, la vie. M’a dire comme el’gars. Toutte est temporaire. On commences-tu ça? Certain? O.k. On y va. Bon show. Merci d’être là». C’est sur ces mots simplement projetés sur un écran en noir et blanc que le spectacle s’est ouvert. Le chanteur n’avait même pas besoin d’être présent sur la scène, on l’entendait nous les réciter avec son intonation. Du vrai Daniel Boucher.
Une autre projection a suivi pour «La langue», cette fois-ci avec une vidéo plutôt que des mots. On y voyait Yvon Deschamps réciter son monologue «La langue française», avec les paroles en sous-titres afin que les gens puissent répéter en chœur. Daniel Boucher est finalement apparu à la fin de la chanson pour chanter avec le public: «Eh bien le problème d’la langue est réglé, mesdames et messieurs.» Sans décor, ils étaient deux musiciens sur scène à l’accompagner: Sylvain Clavel à la batterie, et Jean-François Déry à la basse.
Le trio a enchaîné avec «Scusez minute», accompagné de sons d’aboiements du chanteur. Heureux, Boucher dansait avec son petit déhanchement qu’on lui connaît. Le chanteur était tout sourire pour son single «Embarques-tu». Il a repris un peu de sérieux pour «La piasse est morte», une vraie toune de gars avec de la grosse guitare, un peu dark sur les bords.
Le son du drum était tout simplement impeccable sur «À ma place». La prestation live donnait l’impression qu’elle avait été composée à partir de cet instrument. La chanson titre de l’album, «Toutte est temporaire», a quant à elle été dédiée aux disparus. «Y’a du monde qui sont pas là, du monde que j’aurais aimé ça qui soit là.» D’une voix claire et d’un air sincère, Daniel Boucher regardait quelque part là haut. Une lumière à contrejour lui faisait de l’ombre et il a énuméré tous les noms de ses êtres chers perdus.
Afin de remettre le party dans le Club Soda, Daniel Boucher a présenté un medley d’extraits de ses plus grands succès. Pour commencer, nulle autre que «La désise». Un peu surprenant qu’il l’ait jouée si tôt dans le spectacle et non pas en rappel. La foule s’est tout de même empressée de chanter à tue-tête et une fan très enthousiaste dansait déjà les bras dans les airs à l’avant.
Se sont enchaînées «Un inconnu», «Deviens-tu ce que t’as voulu» et «Aidez-moi», où encore une fois la foule chantait presque plus fort que lui, et plusieurs autres de ses titres les plus connus. Gros coup de cœur pour «Rasseye II», où la montée musicale était particulièrement intense et l’éclairage superbe. Le tout s’est terminé avec un retour à «La désise» et la fan très enthousiaste est montée sur scène pour exécuter la fameuse chorégraphie. Dommage pour elle que les gens n’aient pas embarqué…
C’est sur une musique très groovy que Daniel Boucher est retourné à son nouvel opus pour jouer «Mont-Louis». On aurait presque dit que sa guitare braillait. Ses deux délires, «Salon magique» et «Granby», ont suivi et le chanteur a fait le tour complet de Toutte est temporaire en terminant tout doucement avec «Qu’est-ce qui reste à faire?» Le bruit des conversations ambiantes venait cependant gâcher la douceur de la chanson.
Pendant que de beaux remerciements à son équipe défilaient à l’écran, la musique, elle, continuait à jouer et Boucher marchait à travers la salle pour aller s’accoter dans le cadre de porte et gratter sa guitare en guise de fin. Le public, lui, ne bougeait pas, ne croyant pas qu’après seulement 1h15 de show le tout se terminerait. «Ça fait tellement longtemps, je suis content que vous soyez là». Nous autres aussi on était content Daniel. Tu reviendras, o.k.?
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de la rédaction