Charli XCX au Théâtre Corona Virgin Mobile de Montréal

Diadème, paillettes, manteau à plumes et pyjamas en satin; tout était réuni sur Charli XCX pour qu’on s’attende à une vraie soirée de filles. L’artiste britannique est probablement l’une des seules égéries du girl power à ne pas ressentir le besoin d’exhiber systématiquement son corps pour captiver les foules. Charli XCX a pourtant pris d’assaut la scène avec l’aisance d’une rock star et s’est déhanchée sans ménagement en compagnie de ses musiciennes, elles aussi vêtues de pyjamas roses.

La chanteuse a amorcé sa prestation dans la nouveauté avec ses deux singles «Sucker» et «Breaking Up» tirés de Sucker. On remarque tout de suite un certain éloignement des caractéristiques claviers électroniques pour adopter des cordes raides à saveur punk. Comme de l’huile sur le feu, le hit planétaire «I Love It» a attisé l’audience pour de bon. L’artiste est ensuite retournée aux succès de son premier album studio True Romance, avec «Black Roses», «Lock You Up» ou encore «Stay Away». La plus électro du répertoire, «You (Ha Ha Ha)» a également soulevé la foule sur un fond de projecteurs orange et noir qui rappelait l’approche excitante de l’Halloween. 

Hors des sentiers battus, Charli XCX a enchaîné avec une reprise très réussie du tube «Money» de Barrett Strong. D’autres primeurs ont aussi été dévoilées telles que l’excellente pièce «London Queen» et «Break the Rules», la pièce qui a sûrement le plus interpellé la jeune audience présente. La chanteuse avait, à ce moment précis, les pieds à peine posés sur les planches de la scène. Le meilleur a été conservé pour la fin avec «Fancy» et «Boom Clap». Agréable surprise, Charli XCX a choisi d’interpréter les strophes d’Iggy Azalea, à défaut de pouvoir faire le duo avec la rappeuse. Il va sans dire qu’il a été inutile d’avoir un rappel avec un programme aussi musclé de dix-huit chansons.

Dans l’ensemble, Charli XCX a donné un concert à la hauteur de la réputation qu’elle s’est taillée: une jeune auteur-compositrice-interprète débordante d’énergie et talentueuse, qui sait se défaire des conventions tout en élégance. Pour une prestation de ce calibre, la salle était étonnamment clairsemée. Les jeunes seraient-ils plus sages le jeudi soir que Charli ne le laisse entendre dans son tube «Break the Rules»? On ne peut que lui souhaiter un plus grand achalandage lorsqu’elle assurera la première partie de la prochaine tournée européenne The Prismatic World Tour de Katy Perry. 

Femme et Elliphant

Ce sont les chanteuses FEMME et Elliphant qui ont réchauffé la salle en première partie tout juste avant l’entrée en scène de Charli XCX. Nouvelle venue sur la scène musicale, FEMME pardonne rapidement sa maladresse initiale sur scène avec un répertoire 90’s-électro rafraîchissant qui rappelle les débuts de Charli, autrefois la «première» des premières parties du groupe Coldplay durant la tournée Mylo Xyloto. L’énergie débordante de la rappeuse suédoise Elliphant a également donné une performance bien sentie. À mi-chemin entre le reggae et l’électronique, l’artiste offre un son par moments excentrique, mais qui reste toujours inventif.