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Crédit photo : Marie-Claire Denis
Tous les membres du collectif Save Money ont su créer une ambiance chaleureuse, qui ne venait pas seulement de la proximité entre les joyeux lurons dans l’audience. Les trois (!) premières parties ont contribué à l’atmosphère éclatée à laquelle Chance the Rapper a eu droit dans la dernière portion de la soirée. Sauf que l’appréciation des prestations de chacun est toutefois assez inégale.
Towkio
Towkio a ouvert le bal en force avec une énergie des plus contagieuses. Bien que les quelques têtes présentes à sa performance auraient pu facilement le décourager, le rappeur de Chicago est tout de même parvenu à mettre du pétillant au coeur de sa prestation. Courant d’un bout à l’autre de la scène en sautillant, le tannant a présenté plusieurs pièces de son EP .wav theory, dont la pièce «Reflection» en collaboration avec le Montréalais Kaytranada. Le ninja du rap a également montré qu’il savait lever les foules avec les deux extraits de nouvelles chansons qu’il a fait entendre au public en exclusivité. On espérait en recevoir autant des autres artistes sur la liste, mais ce ne fut pas tout à fait le cas.
D.R.AM. et Metro Boomin
«If you love your momma, let me here you say Yeeeeeah tho!», voilà de quelle façon le rappeur de Hampton D.R.A.M a cassé la glace! Un grand colosse aux cheveux tressés virevoltant s’est présenté sur scène, digne d’un maître de cérémonie dans les églises gospels. Avec sa seconde expression «Spread Love!», répétée à maintes reprises, D.R.A.M. s’amusait avec un public déjà bien échauffé. Quelques rythmes dansants auront certainement plu au public, mais les élans de vibrato à la Marc Hervieux demeurent le point faible de sa performance. Bien que cela pouvait en faire rire quelques-uns, la cadence de la performance s’essoufflait à chaque élan vocal. Bel essai du rappeur, tout de même.
Et un raté…
Il n’y a rien de pertinent à dire sur la prestation de Metro Boomin malheureusement. Le jeune producteur américain n’a fait que jouer des chansons de l’heure dans un mixage médiocre et beaucoup trop long. Arrêtant une chanson, puis en choisissant une autre qui avait le potentiel d’animer la foule, Metro Boomin ne semblait pas à la hauteur des prestations précédentes…
Chance The Rapper ajuste le tir
En compagnie de ses musiciens (SoX: The Social Experiment) à la batterie, trompette, guitare puis au piano, le rappeur (comme son nom l’indique également), Chance the Rapper a enveloppé l’audience dans sa douce folie enfantine.
La scène a pris une tout autre allure avec un visuel soigné et réfléchi. En élevant les musiciens sur des plateformes en arrière-plan, la scène était épurée et pourtant tellement dense avec les cinq panneaux de télévision placés à la verticale avec des animations. Absolument captivants, les dessins passaient d’un tableau d’école primaire à des images fantaisistes d’un monde semblable au Wonderland sucré de Katy Perry.
Chansons à saveur pop qui se collaient bien aux vidéos, chacune d’entre elles était récitée à la perfection par un public aux aguets. Le petit gamin du rap se plaisait aussi dans une programmation musicale plutôt diversifiée. Jouant de son plus récent album Surf à 10 Days et bien évidemment Acid Rap (où la chanson «Favorite Song» a cassé la baraque), le public suivait la valse rythmée d’un rappeur plus qu’attendu dans la métropole.
L'avis
de la rédaction