Champion et ses G-Strings avec l’orchestre I Musici à la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts: place au grandiose! – Bible urbaine

SortiesConcerts

Champion et ses G-Strings avec l’orchestre I Musici à la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts: place au grandiose!

Champion et ses G-Strings avec l’orchestre I Musici à la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts: place au grandiose!

Publié le 7 juillet 2013 par Éric Dumais

Galerie photos – Pas moins de 35 musiciens étaient réunis sur la scène de la Salle Wilfrid-Pelletier hier soir pour offrir aux festivaliers une expérience unique qui allait embellir leur expérience du Festival international de Jazz de Montréal: deux heures de musique où l’on pouvait profiter d’un mariage parfait entre le classique et l’électro-lounge, le tout dirigé par le chef d’orchestre Jean-Marie Zeitouni et nul autre que Maxime Morin, alias DJ Champion, aux platines.

Tiré à quatre épingles, la guitare acoustique entre les mains, Champion a ouvert son spectacle en toute intimité, débutant avec une pièce nullement mémorable de son nouvel opus, «°357 – Dead Before». Fort heureusement, la voix cassante de Maxime Morin n’a pas trop gâché notre plaisir, du moins pas autant que la distorsion qui a émané à deux reprises du micro, puisque le rideau s’est levé, nous laissant admirer dans toute sa splendeur la trentaine de musiciens qui accompagnaient Champion pour ce concert tout spécial.

Sans plus tarder, violonistes, violoncellistes et l’unique tromboniste se sont tournés vers leur chef d’orchestre, entamant avec douceur l’exquise «40#@%&!», chanson inaugurale de °1, laquelle a été suivie par «Ursula». Pendant ce temps, Maxime Morin avait regagné sa place aux côtés de Jean-Marie Zeitouni pour diriger ses fidèles G-Strings, Fets, Larry-Gary, LeRoo, Snake et L’indien. Il était spécial de voir deux directeurs musicaux, côte à côte, commandant chacun un groupe de musiciens dont la musique est aux antipodes l’une de l’autre.

Pierre-Philippe «Pilou» Côté est arrivé vêtu sur son 31 pour mettre des mots grâce à sa voix exquise sur «Dat Train», l’une des pièces les plus prenantes du nouvel album. «A Dog and a Goat» a rapidement enchaîné, nous faisant découvrir un peu plus l’alliance singulière qui émanait entre le classique et l’électronique, deux genres qui se superposent à merveille. Champion avait une manière bien à lui de diriger ses G-Strings, et ses échanges de regards ont confirmé qu’il avait réellement la musique dans le sang.

Critique-concert-Champion-et-ses-G-Strings-I-Musici-Wilfrid-Pelletier-Place-des-Arts-Bible-urbaine2Autre beau moment d’intensité avec Pilou pendant «Requiem Dem», où l’effet a été décuplé avec «Every New Now», où Fabrizia Di Fruscia de la formation Random Recipe est montée sur scène pour afficher ses couleurs. Avec son style de danse urbain, mêlé à son chant hip-hop dynamique, celle qui prête également sa voix sur l’album a permis la rencontre de nouveaux genres musicaux qui ont élevé le concert à un rang supérieur au niveau de l’éclectisme. «Montecristo» a suivi, nous faisant découvrir un peu plus le talent des quatre guitaristes.

Champion, qui prenait de plus en plus d’assurance au fil du spectacle, s’est adressé à la foule, un air coquin sur le visage: «On va jouer à un petit jeu, un peu comme je contrôle mes musiciens. En fait, je ne les contrôle pas, je les dirige, petit lapsus». Puis, il a élevé les bras dans les airs tel un maestro, invitant le public à s’exprimer, avant de faire de même avec ses G-Strings puis l’orchestre du I Musici, qui faisaient tour à tour parler leurs instruments. S’amusant ainsi en jonglant entre le public et les musiciens, Champion a mine de rien créer un drôle d’effet, qui lui permis de mettre la note finale à sa chanson.

Pilou a joué à la rockstar pendant «Half a Mile», marchant de part et d’autre de la scène tout en chantant, avant de carrément descendre au parterre pour se retrouver près des spectateurs à l’avant. L’excellente «No Love Enough» s’est fait entendre grâce aux légers frottements des violons qui battaient la cadence, marquant ainsi l’un des meilleurs enchaînements de la soirée. Pour le reste, Champion s’est gâté avec «Alive Again», pendant laquelle les spectateurs se sont enfin levés pour sauter, danser et applaudir autant au parterre qu’au balcon. L’effet de masse s’est poursuivi pendant «No Heaven» (fait cocasse: les gens venaient tout juste de s’assoir pour se relever aussitôt), avant que la soirée se termine sur une note plus tranquille avec «My Black Saab».

Critique-concert-Champion-et-ses-G-Strings-I-Musici-Wilfrid-Pelletier-Place-des-Arts-Bible-urbaine1C’est décidément en formule live que l’album °1 prend tout son sens, non seulement à cause de l’orchestre I Musici qui y figure, mais aussi parce que le mariage entre le classique et l’électronique demeure une expérience à vivre au moins une fois dans sa vie. Comme la rencontre entre DJ Champion et le maestro Kent Nagano s’était elle aussi déroulée comme un charme en 2012, il ne reste plus qu’à souhaiter longue vie à un artiste bien de chez nous qui n’a pas peur de s’imposer des défis de taille. En quittant la scène, il a fait la promesse de revenir très bientôt, espérons maintenant qu’il présentera ce spectacle à nouveau.

*Consultez notre galerie photos en direct de notre page Facebook!

Appréciation: ****

Crédit photo: Mathieu Pothier

Écrit par: Éric Dumais

Vos commentaires

Revenir au début