«Cabaret politique et bouffonnerie 2014», signé Philippe Lemieux, au Petit Medley – Bible urbaine

SortiesHumour

«Cabaret politique et bouffonnerie 2014», signé Philippe Lemieux, au Petit Medley

«Cabaret politique et bouffonnerie 2014», signé Philippe Lemieux, au Petit Medley

Harmoniser les discordes sur quelques airs de famille

Publié le 15 décembre 2014 par Marie-Hélène Proulx

Crédit photo : Tous droits réservés

Cette huitième revue de l'année, signée par Philippe Lemieux, s'entame en chanson et se poursuit en alternant les textes satiriques sous formes de sketches ou d'autres airs de Brel ou de la musique populaire des dernières décennies, pour couvrir les réalités culturelles et politiques, municipales, provinciales, nationales et internationales de la dernière année. L'équipe bien soudée, sous ses accoutrements de fortune, offre un contenu inégal, mais où le talent musical et les traits d'esprit cyniques savent nous mener adroitement à des éclats de rire bien sentis.

Qui aurait cru que quelques notes connues, à l’unisson, à quatre voix ou en canon sauraient mener à des résultats aussi comiques? L’équipe elle-même probablement, qui, apprend-on en coulisses, connaît sa force et s’affaire à les préparer depuis cet été. À l’opposé, la magie des calembours sur l’actualité plus récente du duo Lemieux-Jolicoeur, plus fidèle à la tradition des stand-ups comiques, est souvent mise en péril par leurs cafouillages. Par contre, les sketches impliquant plusieurs acteurs et donnant à l’actualité provinciale une allure de mélodrame comique offrent, à coup sûr, les plus savoureux moments de la soirée.

Comme promis, l’actualité canadienne est effleurée; la vie culturelle locale apparaît aussi en toile de fond. La Bande de Gaza a droit à un plaisant numéro; la critique de cette pénible réalité, qui s’annonçait dure, demeure toutefois dans les limites du respect. Mais c’est définitivement sur le plan de l’actualité provinciale que la critique se fait plus pertinente et élaborée. Les scènes de la course à la chefferie du Parti québécois, des effets de la privatisation du système de santé et le charmant clin d’œil à Charles Tisseyre sur la question de la santé laissent sur l’heureuse impression qu’il est possible de parvenir à rire de nos médiocrités beaucoup plus que nous l’aurions cru.

Outre la pertinence, l’impertinence a aussi sa place, principalement dans la critique de la vie montréalaise, de son nouveau maire et des règlements du Plateau qui récoltent quelques adeptes, parmi ceux qui préfèrent les farces sur les gros à la critique sociale. Il faut reconnaître néanmoins le formidable talent du metteur en scène Richard Fréchette, qui parvient à faire vivre aux spectateurs un effet de crescendo, des numéros plus hasardeux à l’allégresse finale, en misant sur les forces d’acteurs qu’il connaît bien. Ainsi, les imitations de Julie Snyder par Pénélope Jolycoeur, le jeu de Guillaume Regaudie et surtout la formidable présence physique de Dominic Saint-Laurent parviennent amplement à nous faire oublier, en cours de route, les quelques lenteurs du début.

Alors, si le noble PKP parvient au trône du Parti Québécois, comme le prédit cette version à revoir et incorrigible de l’année, quelques excellents fous du roi semblent donc déjà disposés à lui offrir la répartie.

L'avis


de la rédaction

Vos commentaires

Revenir au début