«Bon deuxième», le nouveau one man show de Stéphane Fallu – Bible urbaine

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«Bon deuxième», le nouveau one man show de Stéphane Fallu

«Bon deuxième», le nouveau one man show de Stéphane Fallu

En toute simplicité

Publié le 27 mars 2015 par Camille Masbourian

Crédit photo : Karine Dufour

Dix ans après son premier one man show, Stéphane Fallu revient avec un deuxième spectacle, tout simplement intitulé Bon deuxième. Bon deuxième parce qu’il se définit lui-même comme quelqu’un qui est rarement premier dans la vie, et qu’il considère la deuxième position comme une position très respectable. D’ailleurs, des petits rubans de mérite ont été remis au public, le félicitant d’être le meilleur public, immédiatement après celui de la Fureur!

Souvent, il y a dans les spectacles d’humour un fil conducteur qui guide plus ou moins les anecdotes racontées sur scène, qui finissent par être liées par un thème central. Avant la deuxième partie qui se concentre sur les passions, Stéphane Fallu nous présente quelque chose d’un peu éparpillé, passant souvent d’une histoire à l’autre sans lien véritable, si ce n’est qu’elles parlent presque toutes de la famille, du couple et de sexe. Beaucoup de sexe. Thème qui devient plus redondant que récurrent.

Outre ces longs numéros peu originaux, Stéphane Fallu fait tout de même quelques observations intéressantes. Quand il parle des nouveaux parents et de leur relation avec leurs enfants, c’est plutôt drôle. Quand il parle de ses propres enfants aussi. «Mes enfants s’appellent Arthur et Simone. Heille! Arthur et Simone. On voit tout de suite qui a choisi leurs noms, hein? J’ai l’impression de vivre dans un manoir du 15e siècle. Arthur, va éteindre le chandelier! Simone, finis ta courtepointe!»

Le numéro sur le couple à l’épicerie où monsieur ne peut pas acheter de biscuits parce que madame ne l’a pas mis sur la liste n’est pas mal non plus. Mais ce sont toujours les choses les plus simples qui sont les meilleures dans ce spectacle. «Le petit bâton qui sépare les commandes sur le tapis roulant à l’épicerie… c’est quoi la convention? C’est la personne avant, ou la personne derrière qui doit le mettre? C’est la personne derrière, ok? Une fois que c’est à ton tour, paye, avance, continue ton chemin, ne regarde plus vers le passé!»

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Si la deuxième partie se suivait plus, elle était tout de même plus inégale. Après de très bons numéros comme celui avec «Piiièère», le nouveau chum de l’amie de sa blonde, venaient des numéros trop longs et complètement absurdes comme l’épisode des douanes de Cuba. Parfois, le ton changeait même au cours d’une même histoire. La réflexion sur les gens qui gardent les chaises longues sur le bord de la plage en mettant une roche dessus était assez amusante, jusqu’à ce qu’elle tombe un peu trop dans la facilité et l’évidence. «Mettre ta serviette avec une roche dessus pour garder ta chaise longue. Voyons donc! C’est comme si dans un 5 à 7, tu voyais une belle fille et que tu lui mettais un drap dessus, avec une roche sur la tête. Bon, ils le font dans les pays arabes, mais… Ah! Come on, on a le droit de rire de tout! Ils l’ont dit les Français… ceux qui sont morts, là!»  

Donc oui, Stéphane Fallu a opté pour la simplicité, pour le meilleur et pour le pire. Parce que si ce sont ses blagues les plus simples qui sont aussi les plus drôles, trop de simplicité n’est pas mieux non plus. Sans être complètement mauvais, ce nouveau one man show est loin de réinventer le genre, et tombe souvent dans les clichés entendus mille fois, mais qui semblent tout de même relativement efficaces auprès du public présent dans la salle. Sauf que même si on aime son ton charmant et un peu naïf d’adulte qui a gardé son cœur d’enfant, on se fatigue rapidement de son personnage de gars un peu nono.

Pas le meilleur spectacle de l’année, mais également loin d’être le pire, le nouveau one man show de Stéphane Fallu arrive donc bon deuxième! Une position respectable, répétons-le!

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