SortiesConcerts
Crédit photo : Mathieu Pothier
Il faut dire que l’assistance a également eu le temps de trépigner d’impatience avant cette rencontre, précédée d’une première partie, où des choristes de Bazini, constituant le trio 3G Harmony, ont réchauffé la scène, performance suivie d’un très long entracte. Mais à moins d’être allergique au soul populaire, on ne peut honnêtement qualifier les 3G de simples amuse-gueules.
Ces filles-là ont des voix puissantes, maîtrisées avec justesse et parfaitement harmonisées, d’un calibre de cantatrices. D’ailleurs, bien que celles-ci soient aussi méconnues du public que la majorité des airs qu’elles chantent, elles ont reçu un accueil sympathique. Notons d’ailleurs que c’est en se lançant avec leur propre composition «Never Too Far» qu’elles ont suscité le plus d’intérêt. Espérons donc que, pour le plus grand bonheur de nos oreilles, elles continueront de personnaliser leur style.
Enfin, Bobby Bazini est monté sur scène. Il ne bougeait pas très bien et grimaçait un peu en chantant, mais il est là, tout à nous, avec sa joie de vivre aux allures adolescentes, sans aucune retenue, prêt à nous griser au point qu’à la fin de sa première prestation de «Where I Belong», déjà, ça hurlait de partout. Lorsqu’il a repris le micro pour «Turn Me On», les couples se sont lovés pour savourer l’intensité du moment.
Après un tel départ, on aurait pu craindre que la succession de ballades folk-soul crée un essoufflement, mais il n’en était rien. Par de subtils changements d’éclairage, des déplacements de chœur et quelques variations instrumentales, Bazini a réussi à manier la magie de la redécouverte de pièce en pièce.
Son équipe de guitaristes a aussi d’autres cordes à son archet, dont le maniement de la contrebasse et du clavier. Et Bazini lui-même, lors de «Take Me Home», a réussi à combiner l’harmonica, le chant et la guitare. Toutefois, il aurait été agréable, de la part d’un porte-parole, chanteur-compositeur-interprète de surcroît, d’avoir des échanges verbaux plus approfondis. Mais l’enfant terrible n’était là que pour s’amuser avec ceux qui sont venus entendre sa voix précocement éraillée, qui nous saisit et nous reprend constamment à son charme, et ceux-ci lui ont pardonné cet écart de bon cœur.
L’enthousiasme était à ce point continu qu’il est difficile d’identifier les moments forts de la soirée. Néanmoins, «Cold Cold Heart» et «Down On My Knee» ont réussi a faire lever les mains encore plus haut, et «Get Little Funky», créée depuis seulement deux semaines, a reçu un beau baptême de la scène. Selon les discussions d’après spectacle, c’est toutefois la première chanson du rappel «Wish You Were Here», que Bobby Bazini a interprété assis sur scène en accentuant son aspect gospel, dans une atmosphère quasi spirituelle, qui a imprégné le plus l’imagination des spectateurs.
L'avis
de la rédaction
Grille des chansons
1. Where I Belong
2. Turn Me On
3. Oh Katy
4. Cold Cold Heart
5. Ain't No Love in the Heart of the City
6. Cherish Our Love
7. To Love Somebody
8. Worried Again
9. Take Me Home
10. Darkness
11. Morning Comes
12. Believe
13. Haven't Done Notin'
14. Down On My Knees
15. The Ghetto
16. Get a little Funky
17. Bubblegum
18. I Wonder
Rappel
19. Wish You Were Here
20. I Walk the Line
21. Heavy Love