Big Boi à Laval: hip-hop nostalgique – Bible urbaine

SortiesConcerts

Big Boi à Laval: hip-hop nostalgique

Big Boi à Laval: hip-hop nostalgique

Publié le 12 juillet 2012 par Jim Chartrand

C’est de loin l’événement qu’on a le moins vu venir à l’horizon et, le soir même, alors que le temps filait, on n’y croyait toujours pas. Pourtant, lorsque Big Boi et sa bande se sont pointés sur scène, les fans de la région n’ont pas pris de temps pour démontrer leur enthousiasme et faire lever l’ambiance d’un cran, donnant le ton à une soirée courte mais certainement notable pour Laval et ses invités.

Gros coup pour la Scène 1425 qui a profité du passage du rappeur à Québec pour le subtiliser le temps d’une soirée, afin de le loger à la Salle André-Mathieu de la Maison des Arts, devançant des lieux qui auraient semblé plus habituels comme le Métropolis, le Club Soda, l’Olympia ou autres salles de la région métropolitaine. Certes, c’était un drôle d’endroit pour accueillir un spectacle de ce genre, avec ses places assises, alors que la première partie était confiée à un nébuleux groupe de rap québécois peu convaincant qui a tout fait sauf inciter la foule à s’exciter ou à se lever.

Après une attente relative, l’excitation a été vite relancée grâce à une vidéo d’introduction des plus motivantes. La salle s’est rapidement remplie et tout le monde s’est rassemblé vers la scène pour accueillir la raison de notre venue avec un enthousiasme démesuré. Encore K.O. suite à son magnifique premier album solo, alors qu’on attendait surtout des chansons de ce dernier, Antwan Patton, mieux connu grâce au pseudonyme Big Boi, nous a toutefois pris par surprise en laissant planer un nombre impressionnant de vieux succès tout droit pigés du très imposant répertoire de son duo bien-aimé OutKast, qu’il partage avec André 3000.

Bien sûr, des chansons de son second opus à venir ont également été interprétées, comme des immanquables de son premier disque tels que «Shutterbugg», «Daddy Fat Sax» et «General Patton», entre autres, mais c’est la grande nostalgie pour le génie d’Outkast qui a surtout plané, l’ombre d’André 3000 également, omniprésent dans les très nombreux extraits de leurs vidéoclips remixés à l’arrière-plan, comme quoi le repos n’est définitivement pas dû à des mésententes. Comme on s’en doute, Big Boi n’a pas fait des pieds et des mains pour inciter la foule à entonner les refrains et même les couplets des nombreux «The Way You Move», «So Fresh so Clean», «Bombs over Baghdad» et autres immanquables, comme la classique des classiques, «Ms Jackson».

Si on n’est pas certain du pourcentage de lipsynch versus les interprétations véritables, on doit au moins avouer que l’ambiance était fort présente et que la décision de favoriser les formules medley était un choix ingénieux permettant de maximiser le nombre de hits et de ne laisser aucune chance au party avant qu’il s’essouffle. Accompagné d’un drummer, d’un DJ et de quelques autres collaborateurs, dont le rappeur C-Bone, la bande n’a pas hésité à inviter le public à les accompagner à plus d’une reprise sur scène. L’intimité était présente et l’atmosphère des plus gagnantes, aucun ego sur place, rien, bref, que l’on aurait pu imaginer d’un tel concert. Avec des morceaux comme «Fo yo Sorrows», tout était en place pour entonner en chœur des chansons que l’on affectionne grandement.

La prestation de Big Boi n’était peut-être pas un moment d’anthologie ou un spectacle inoubliable, mais certainement une très délicate attention pour un artiste de ce calibre d’avoir fait une escale à Laval afin de gracier le public lavallois ede sa présence fort apprécié. Avec un sympathique rappel sous le ton de «You ain’t no DJ», on pouvait admettre en toute sincérité que la soirée avait été des plus agréables en sa compagnie.

Appréciation: ***½

Crédit photo: http://bigboi.com

Écrit par: Jim Chartrand

Vos commentaires

Revenir au début