SortiesDanse
Crédit photo : Festival TransAmériques
Sans l’ombre d’un doute, le côté tribal et rassembleur du spectacle a été mis de l’avant pour ce moment de débrouillardise et de créativité véritables, avec comme preuve principale des costumes 100 % faits d’objets et de matériaux recyclés (souvent très peu transformés). Que ce soit des robes en verres de styromousse ou encore une longue jupe en sacs d’épicerie de plastique jaune, ce choix écologique a prouvé tout l’aspect engagé et bienveillant de la troupe envers notre planète Terre.
En effet, en offrant une bouteille d’eau à l’entrée pour chacun des spectateurs (afin de bien déshydrater chaque détenteur de billet dans le contexte d’aqueduc brisé pour 48 h à Montréal), la déesse du recyclage nous a entraînés dès le début de la représentation à l’ouvrir et à en boire tous en même temps, avec une petite chorégraphie qui en a fait ricaner plus d’un. Voir la salle Ludger-Duvernay, à la fois chic et grandiose, se prêter au jeu de se gargariser et de pousser un petit son de soulagement (un «Aaaah!» bien senti), était quelque chose d’assez ludique à vivre. Puis une fois la bouteille vide, les gens ont été invités à faire du bruit avec afin de simuler une danse de la pluie.
Les différents éléments recyclés et empruntés, (sacs, vêtements, matériaux diverses, styromousse, plastique, dentelle, etc.) nous ont transporté dans un espace-temps tout aussi sacré qu’une planète sur le bord du gouffre qui se pose la question: Mais où est la beauté et qu’elle est-elle?
«Il y a autant de beauté que de points de vue», a été le message central de la chorégraphe Robyn Orlin, dont la ville d’origine a beaucoup changé avec le temps (la grande métropole de Johannesburg en Afrique du Sud). La beauté c’est… le soleil pour un, la liberté et le mouvement pour l’autre; les cheveux de l’une, le sourire, la sexualité ou les petites fesses de l’autre, et ainsi de suite.
Beauty remained for just a moment then returned gently to her starting position… est un spectacle très rythmé qui fait bien partie de l’ère actuelle dans laquelle ont vit actuellement. Mélangeant les visuels des projections sur écran géant, on nous a suggéré différents éléments de la nature, que ce soit un serpent qui vient de manger le bébé d’une chorégraphe peinée, ou encore une chute d’eau qui rend complètement excité un autre d’entre eux (et qui se met à faire une danse du soleil assez exceptionnelle). Tout a été minutieusement réfléchi afin qu’on y apporte un certain niveau de symbolisme servant à captiver le public qui, lui, durant une heure et cinq minutes, n’a eu d’autre choix que d’être émerveillé.
Au final, ce clan mouvementé, réuni à l’unisson et teinté d’un même souffle, a fait chaud au cœur et nous a fait bien rire hier soir. C’était une expérience à la fois magique et fort agréable qui va rester longtemps imprégnée dans la mémoire des gens qui y étaient.
Ce regroupement d’expression artistique existe depuis 1978 et a su démontrer au fil du temps un parfait exemple de discipline et de créativité grâce à leur culture unique qui charme et dépayse à souhait. Tout en demeurant humble et lucide, la troupe charme par une souplesse énergique et très vivante, ne laissant jamais le public trop loin dans sa réflexion et le faisant participer plus d’une fois. En voici un petit extrait, histoire de vous donner le pouls en images.
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de la rédaction