Avec fougue, Marie-Pierre Arthur donne le coup d’envoi du 26e Coup de Coeur Francophone – Bible urbaine

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Avec fougue, Marie-Pierre Arthur donne le coup d’envoi du 26e Coup de Coeur Francophone

Avec fougue, Marie-Pierre Arthur donne le coup d’envoi du 26e Coup de Coeur Francophone

Publié le 2 novembre 2012 par Alice Côté Dupuis

Le sourire aux lèvres, annonçant d’emblée son bonheur de jouer à Montréal, la chanteuse folk-pop-rock québécoise Marie-Pierre Arthur a livré une performance grandiose jeudi dans un La Tulipe bien rempli. Avec le néo-brunswickois Pascal Lejeune qui assurait la première partie, c’est une soirée tout en rock qui a ouvert les festivités de cette 26e édition du Coup de cœur francophone.

Pascal Lejeune

Belle voix grave rappelant Luc De Larochellière ou Daniel Lavoie, Pascal Lejeune n’a toutefois pas encore le même charisme que ses prédécesseurs. Avec trois albums à son actif, Le bruit des machines étant sorti en juillet dernier, c’est avec une basse prédominante, une batterie très forte et deux guitares électriques qu’il est venu présenter son rock parfois blues, parfois country. Ouvrant avec la très rythmée «33 jours 33 nuits», il s’est ensuite laissé aller à la ballade rock sur «Orage mécanique», essayant sans succès de faire scander aux spectateurs «Marilou!». Même avec «Stone comme une roche», un country-rock dynamique, Lejeune n’aura pas réussi à soulever la foule. Il faut dire qu’il ne parlait pas beaucoup à son public. En revanche, des musiciens compétents, lui-même guitariste et harmoniciste de talent, et sa voix franche ont retenu l’attention.

Marie-Pierre Arthur

Déchaînée, passionnée, fougueuse sont des adjectifs qui décriraient aisément la chanteuse d’origine gaspésienne si l’on se fie à sa performance lors de l’ouverture du Coup de cœur francophone. Plus que jamais dans l’instant présent, heureuse d’être sur scène, Marie-Pierre Arthur s’est donnée comme nulle autre ne peut le faire, basse en main, jambes constamment en mouvement, chevelure dans le vent. Ouvrant le spectacle avec «Fil de Soie», la pièce inaugurale de son dernier album, Aux Alentours, elle a réussi instantanément à soulever une foule qui était jusqu’alors un peu endormie.

Se sont ensuite enchaînées «Pour une fois» et «Si tu savais», deux autres des chansons les plus dynamiques de son second opus. Visiblement en forme, l’auteure-compositrice-interprète et son band, composé de deux choristes féminines, un batteur, deux guitaristes électriques et un claviériste, le fidèle François Lafontaine (son conjoint), ont donné tout ce qu’ils pouvaient. C’est la pièce «Déposer les armes», succès de son premier album, qui a changé l’ambiance de la soirée. Boule disco scintillant sur les murs et musique plus douce, Marie-Pierre Arthur a livré la chanson sans artifice, pour le plus grand plaisir de ses fans.

D’ailleurs, les amateurs du premier opus auront été servis: le tiers des chansons était tiré de son album homonyme. On a donc pu entendre ses classiques «Elle», «Droit devant» et «Pourquoi», en plus de «Ma tête à off», revisitée au banjo, à la slide guitar, aux maracas et avec un clavier endiablé, donnant des sonorités presque latines à la pièce. Il faut dire que Marie-Pierre Arthur s’est fait plaisir – en plus de nous faire plaisir – en retravaillant ses chansons. Le banjo était également présent sur la minimaliste «Elle», durant laquelle la chanteuse a fait chanter à son public les «Ah ah ah» qui agrémentent la pièce. «Droit devant», l’une des performances fortes de la soirée, a également été revisitée, jouant avec les notes gardées et les coupures nettes pour donner du punch à cette pièce déjà fort dynamique.

En général, ce sont des pièces très fortes qu’ont livré Marie-Pierre Arthur et son groupe jeudi soir dernier, mais il y a quand même eu «une petite bulle» de douceur, de tendresse, d’émotion. Presque seule, troquant sa basse pour une guitare acoustique dont elle sait jouer juste assise, «mais c’pas grave, j’vais l’essayer debout. On va tous être témoins d’la même chose!», elle a chanté sa «Chanson pour Dan», pour un ami gaspésien décédé de façon abrupte. À la fois intime et grandiose en raison des éclairages à couper le souffle et les grands intermèdes musicaux de plus en plus forts entre les couplets, c’est un moment touchant qu’a offert la chanteuse. La chanson du rappel, «À partir de maintenant», a également été un moment unique durant lequel Marie-Pierre Arthur et ses musiciens se sont assis sur le bord de la scène, les instruments et micros débranchés et donc acoustiques, le banjo prédominent, pour chanter en chœur, doucement.

Dans son ensemble, cette soirée d’ouverture du 26e Coup de cœur francophone a tout de même été un spectacle plus que dynamique ponctué de grands solos nouveaux ou allongés, ressemblant parfois davantage à un jam de par leur longueur, leur timbre et leurs arrangements musicaux. Une fougue contagieuse qui a fait chanter et danser un public nombreux, une voix claire et enchanteresse, et une créativité intéressante dans la réinvention de ses chansons ont prouvé une fois de plus le génie de cette jeune chanteuse qu’il faut à tout prix voir en spectacle pour tomber sous le charme.

Appréciation: ****

Crédit photo: Alice Côté Dupuis

Écrit par: Alice Côté Dupuis

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