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Crédit photo : www.facebook.com/austraofficial
Sortie la veille de leur passage Montréal, Future Politics marque le retour d’Austra près de quatre ans après Olympia (2017). Toujours produit par le label londonien Domino Records (Arctic Monkeys, The Kills, Franz Ferdinand, Pavement, The Last Shadow Puppets), le groupe, incarné quasi exclusivement par sa chanteuse Katie Selmanis, déballe clairement ses aspirations pour un futur enflammé et fantasmé, se faufilant au cœur des ténèbres.
Disponible dans les bacs des disquaires depuis ce 20 janvier 2017, le choix de la date – soit le jour de l’intronisation de Donald Trump à la présidence des États-Unis – n’est peut-être pas anodin pour l’artiste qui affiche fièrement ses prétentions politiquement incorrectes. Représentante assumée et affirmée du mouvement Queer, Selmanis se poste d’ailleurs dans la lumière alors que le concert avait lieu le jour même de la Marche pour les droits de la femme.
Évitant de jouer sur cette symbolique, Austra s’est focalisé sur cette raison qui explique le passage du groupe à Montréal, et donc la défense de ce nouvel album synthétique, probablement l’un des plus aboutis de leur courte carrière, tant musicalement qu’au niveau du propos. Plus engagé aujourd’hui que par le passé, Austra puise son univers sonore dans les ambiances sophistiquées et mélancoliques autour du thème de la dystopie et des virées introspectives de la chanteuse.
Des deux petites bombes électro-pop de l’album, «Future Politics» et «Utopia», jusqu’aux élans new wave de «Freepower» ou trip-hop de «Beyond a Mortal», Austra est largement revenu sur cet opus fraîchement sorti. Mais sa prestation n’a pas manqué de revisiter les quelques titres ayant permis l’éclosion du groupe, avec notamment le hit «Lose It» présent sur Feel It Break (2011).
Avec plus d’une cinquantaine de dates programmées pour les mois à venir, d’abord aux États-Unis puis en Europe, Austra s’applique à défendre dignement cet album qui devrait lui permettre d’élargir un peu plus son angle triomphal. La prise de conscience que l’album défend peut amener autant à réfléchir qu’à réagir, et si le groupe réussit cette échappatoire vers la lumière, on peut entrevoir une année 2017 faite de fortune et moins sombre que le disque semble parfois entrevoir.
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de la rédaction