Ariane Moffatt et Milk & Bone au Métropolis de Montréal – Bible urbaine

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Ariane Moffatt et Milk & Bone au Métropolis de Montréal

Ariane Moffatt et Milk & Bone au Métropolis de Montréal

L’énergie du grand retour

Publié le 23 mai 2015 par Éric Dumais

Crédit photo : Michel Couvrette

Elle était souriante et énergique hier soir notre chère Ariane Moffatt, visiblement heureuse de renouer avec son amour de la scène et son public qui semblait lui avoir manqué, lequel lui a une fois de plus communiqué toute l’affection qu’il avait pour elle. Accompagnée par ses «êtres humains» de qualité, Jonathan Dauphinais, Étienne Dupuis-Cloutier et Laurence Lafond-Beaulne, l’auteure-compositrice-interprète s’en est donné à cœur joie pour ce premier concert, interprétant plusieurs titres de son cinquième album, de bons vieux succès et même une reprise de Phil Collins.

«C’est un grand moment ce soir, c’est beau de vous voir là», a-t-elle lancé au micro, tout sourire, avant qu’une salve d’applaudissements résonne à travers un Métropolis bondé, tout juste après le titre inaugural «22h22».

Avec une entrée en matière plutôt tranquille, où Ariane Moffatt a offert «Hasard», du temps d’Aquanaute, et la plus récente et touchante «Les tireurs fous», on l’a senti soudain inspirée, avec l’envie de bouger un peu, puisqu’elle a offert «Je veux tout», alors qu’elle n’était même pas prévue au programme.

Enfin, l’énergie circulait de la scène à la foule, et c’était bien tant mieux, car l’ambiance de ce vendredi était au lâcher-prise. Elle a donc présenté une version plus électro-disco-pop de «L’homme dans l’automobile», avant de conclure sur une note plus introspective avec «Retourner en moi», une pièce composée avec «ce désir de revenir dans la souche intérieure, dans la réflexion créative, bref retourner en soi».

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C’est en grande partie ce qui fait tout le charme d’Ariane Moffatt, cette facilité à s’ouvrir à son public, comme si elle n’avait rien à lui cacher. Comme cette version «emo» qu’elle nous a offert d’«Hôtel amour», sans cordes ni claviers, juste des confidence d’une soirée chaude, avec Laurence Lafond-Beaulne d’un côté, Camille Poliquin de l’autre, toutes deux assises de chaque côté d’elle, au piano.

Nul besoin de dire que le trio a livré, ces trois voix conjuguées ensemble pour chanter cette chanson, si belle. Pour dynamiser le tout: un écran ultra panoramique sur lequel on pouvait admirer des animations 2D qui semblaient tout droit sorties d’un écran de veille.

D’autres beaux moments ont ponctué la soirée, comme lorsqu’elle a joué «Domenico», en hommage à ce vieil ami disparu du Mile-End, «In the Air Tonight», une reprise de Phil Collins livrée avec brio, «Mon corps» à la batterie durant laquelle le rappeur Eman est venue décontracter la foule, ou encore «Debout», pièce phare de son plus récent album, que plusieurs attendaient avec impatience.

Durant le bloc «Soleil chaleur» et «Réverbère», on sentait Moffatt moins à l’aise au grattage de cordes que derrière les touches de son clavier, mais l’énergie circulait en masse, l’ambiance était chaude, les petites imperfections sont donc passées comme dans du beurre.

À la toute fin, et après quelques tapages de pieds bien sentis, Ariane Moffatt est revenue seule sur scène, avec sa guitare acoustique, avec l’envie d’offrir «une ambiance de feu de camp». Invitant les spectateurs à siffler comme des oiseaux, même si ce fut davantage des corneilles qu’on entendit!

Elle a livré «Point de mire» puis «Montréal» où tout le monde chantait en chœur, et parfois de manière totalement décousue, ce qui l’a déconcentrée plus d’une fois, pour finir avec «Toute sa vie», qui a clôturé sa présentation de 22h22 et, du même coup, son spectacle en entier.

«On se revoit à Osheaga», a-t-elle finalement lancé, coquine, et visiblement fière d’avoir réussi à garder le secret jusqu’ici. Secret qui n’en est plus un, maintenant!

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Milk & Bone

Le binôme Milk & Bone a cassé la glace en première partie d’Ariane Moffatt devant un public plus attentif et respectueux qu’à l’accoutumée. Peut-être est-ce l’effet du buzz qui sied si bien à la formation de Laurence Lafond-Beaulne et Camille Poliquin, mais hasard ou pas, les deux filles aux voix d’anges ont réussi à livrer leurs morceaux avec la sobriété qu’on leur connaît, y allant entre autres avec une «Pressure» livrée d’aplomb, une «Coconut Water» qui groovait», et une «New York», en fin de spectacle, où les claviers mordaient littéralement les tympans. Ce fut sobre, rien de spectaculaire, avec aucun flafla, juste deux filles qui fabriquent du beau ensemble et qui le livre avec sincérité, et naturel.

L'avis


de la rédaction

Grille des chansons

1. 22h22

2. Hasard

3. Rêve

4. Les tireurs fous

5. Je veux tout

6. L'homme dans l'automobile

7. Retourner en moi

8. Domenico

9. Hôtel amour

10. In the Air Tonight (reprise de Phil Collins)

11. Mon corps (avec le rappeur Eman)

12. Soleil chaleur

13. Réverbère

14. Debout

15. Miami

Rappel

16. Point de mire

17. Montréal

18. Toute sa vie

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«Little Mourning» de Milk & Bone

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