Anoushka Shankar au Théâtre St-Denis 1 de Montréal – Bible urbaine

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Anoushka Shankar au Théâtre St-Denis 1 de Montréal

Anoushka Shankar au Théâtre St-Denis 1 de Montréal

Un concert riche en variations

Publié le 21 novembre 2013 par Éric Dumais

Crédit photo : Andréanne LeBel

Fille du légendaire et défunt Ravi Shankar, Anoushka Shankar était de passage hier soir au Théâtre Saint-Denis 1 dans la cadre de sa tournée Traces of You pour offrir un concert de deux heures où la compositrice et sitariste d’origine indienne a brillé par son charisme et son doigté expert.

Celle qui a été honorée à trois reprises aux Grammy Awards, en plus d’avoir été la première femme récipiendaire du House of Commons Shield décerné par le Parlement britannique, était en ville pour nous présenter les titres de son septième et plus récent album en carrière, Traces of You.

Dès que les lumières se sont tamisées, Anoushka Shankar a fait son entrée sur scène à la suite de ses musiciens, saluant timidement la foule rassemblée au parterre. Avant de prendre son sitar entre ses bras, cette dernière a pris son micro pour introduire de vive voix la première pièce prévue au programme: «Voice of the Moon».

C’est une introduction tout en douceur que nous a réservé Anoushka Shankar, frottant habilement les cordes de son sitar placé à l’oblique, dont le manche long lui donnait l’air minuscule. Ce morceau, puisé sur l’album Rise qu’elle a fait paraître sept ans plus tôt, a dressé la table de belle façon.

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Accompagnée sur scène de ses cinq musiciens, Mme Shankar était assise en position du lotus sur une plateforme légèrement surélevée, au centre d’un décor simpliste où était projetée l’image d’un lotus blanc flottant sur l’eau, symbole de l’accomplissement spirituel de l’être. Zen, la mise en scène servait les intérêts des musiciens, qui n’avaient pas besoin d’artifices pour prouver la hauteur de leur talent.

Alternant entre musique classique indienne, flamenco et traditionnelle hindoustanie, Mme Shankar a offert un programme varié durant lequel le sextuor a réussi à se mettre en valeur à certains moments précis. Avec un savant mélange d’instruments classiques (violoncelle, clavier, batterie) et  exotiques (sitar, shehnai, tampoura, hang et percussions indiennes), le dépaysement était de mise.

Malgré quelques moments plus cacophoniques où les percussions enterraient légèrement les instruments à cordes et à vent, le concert s’est avéré une véritable expérience sonore et sensorielle où les doigts agiles des six musiciens nous ont permis de voir et d’entendre des artistes accomplis qui entretenaient une belle chimie entre eux.

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À défaut d’avoir sa demi-sœur Norah Jones à ses côtés, Anoushka Shankar nous a fait découvrir Ayanna Witter-Johnson, une chanteuse de musique folk et soul anglaise qui a chanté deux succès du nouvel album. Les titres «The Sun Won’t Set» et «Traces of You» se sont inscrits parmi les plus beaux moments du spectacle, la voix de la Britannique apportant douceur et émotions. Plus haut perchée que celle, sensuelle et délicate de Norah Jones, son chant pouvait par contre agresser les tympans dans les moments d’intensité.

Le morceau «Flight», qu’on retrouve également sur Traces of You, nous a révélé toute la complexité du sitar, que Mme Shankar devait prendre le temps d’accorder après chaque pause. Heureusement, le manège ne durait pas trop longtemps et cela n’a aucunement brisé le rythme du concert. C’est ensuite la pièce «Chasing Shadows» qui a suivi, nous plongeant littéralement au cœur de la culture indienne durant près de dix minutes.

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Après avoir été chaudement récompensée par une salve d’applaudissements en provenance d’une foule qui s’était déjà levée de son siège, Anoushka Shankar est revenue en compagnie de Sanjeev Shankar pour interpréter une dernière pièce avant de quitter le public montréalais, remerciant avec moult sourires et révérences.

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