Alt-J et Mikky Ekko au Métropolis de Montréal

Même si «Intro» aurait formidablement ouvert ce concert, le groupe originaire de Leeds, au Royaume-Uni, a finalement opté pour «Hunger of the Pine» en guise d’entrée en matière, alors que des lumières rouges flashaient par intermittence, dans ce brouillard opaque constitué par une bonne réserve de fumée blanche. On ne pouvait guère distinguer les quatre membres de la formation, seulement leurs silhouettes en vérité, mais leur parfaite maîtrise de leurs instruments suffisait à satisfaire la foule, déjà conquise.

Puis, Alt-J ont effectué un bond dans le temps avec «Fitzpleasure», où le chanteur a profité d’un moment tendre dans la pièce pour lancer un «bonsoir!» timide, qui a fait vivement réagir le public. Et il faut dire que le moment était bien choisi. Oscillant entre son premier et second album, le quatuor a ainsi alterné les ambiances, y allant d’une touche blues-rock avec «Left Hand Free», l’unique pièce rythmée de This Is All Yours, de textures plus électro avec «Dissolve Me», avant de renouer avec leur ballade «Matilda», qui semblait attendue de pied ferme par la gent féminine.

Les pièces «Bloodflood» et «Bloodflood pt. II» ont été à coup sûr de beaux moments d’introspection, comme le dernier bloc très smooth du concert livré juste avant le rappel, avec les plus linéaires «Warm Foothills» et «The Gospel of John Hurt», mais on a senti une légère cassure de rythme, comme si le temps passait moins vite. Par contre, le bloc avec la pièce a capella «Interlude 2» suivie de «Tessellate» fut bien accueilli, les chansons du premier album suscitant toujours de plus vives réactions auprès du public que les plus récentes.

C’est peut-être ce qui aura rendu ce concert par moments plus dur à avaler, les quatre membres du groupe, toujours bien alignés à l’avant-plan de la scène, livrant certes le meilleur d’eux-mêmes, malgré une prestation statique mais musicalement irréprochable. Et les éclairages dynamiques appuyaient tellement bien les envolées musicales de certaines pièces que tout y était, vraiment, pour que le déplacement en vaille la peine. Alt-J auront gardé pour la fin les excellentes «Nara» et «Leaving Nara», qui ont semblé un voyage musical en soi et surtout la fin d’une belle épopée qui se terminait juste à point.

MIKKY EKKO

C’est la chanteuse Rihanna, grâce à sa célèbre ballade «Stay», parue en 2013, qui aura finalement fait sortir de l’ombre ce jeune chanteur originaire de la Louisiane. Empruntant les vocalises de Mika et de The Weeknd, Ekko, de son vrai nom John Stephen Sudduth, semble avoir déjà créé un monstre avec ses singles «Mourning Doves«, «Pull Me Down» et «Smile», qu’il a livrés en toute sincérité. Ouvrant d’abord sa prestation de huit chansons avec la pièce inaugurale «Watch Me Rise», à paraître sur son album Time dont la sortie est prévue le 20 janvier 2015 (Sony Music), Mikky Ekko s’est fait plaisir devant une salle comble hier soir, livrant dans l’ensemble une belle prestation, ponctuée d’agréables moments où sa voix adoptait des montées assez impressionnantes, mais on demeure un peu sur notre faim quant à sa prestance sur scène. Toutefois, cela n’enlève rien à sa sublime voix, qui va certainement ravir les filles, jeunes et moins jeunes, et peut-être certains garçons aussi, peu après le temps des fêtes. À découvrir ici: www.mikkyekko.com.