Alexisonfire au Métropolis: mordus par la rage – Bible urbaine

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Alexisonfire au Métropolis: mordus par la rage

Alexisonfire au Métropolis: mordus par la rage

Publié le 11 décembre 2010 par Éric Dumais

Soyez sans crainte, mes chers lecteurs. Je n’ai pas été mordu par un berger allemand porteur de la rage ni par un vampire assoiffé de sang. Je n’ai pas croisé un zombie en quête de chair fraîche ni rencontré une réplique parfaite de Charles Manson. Mes oreilles ont saigné une quantité faramineuse de liquide rouge en raison de la musique agressive et dévastatrice que j’ai entendue hier soir. Imaginez-vous donc que j’étais sagement assis au balcon du Métropolis et que j’ai regardé en rafale (jusqu’à ce que mon ventre crie famine et que mes oreilles pleurent leurs défunts tympans) les artistes invités qui accompagnaient la formation canadienne Alexisonfire, soit La Dispute, Norma Jean et Four Year Strong.

Inutile d’avouer que ceux qui ne portaient pas de bouchons lors du concert doivent être aujourd’hui solidement durs de la feuille. Dire qu’on se permet de porter le blâme sur la musique « dite trop forte » qui joue dans les iPod de nos jeunes. Non mais. Laissons de côté ce sujet qui pourrait faire l’objet d’un débat télévisé à l’émission TVA en direct.com avec François Paradis et attardons-nous plutôt sur ce qui nous intéresse: le spectacle d’Alexisonfire. Bon. Il faut mettre les points sur les «i» tout de suite. Oui, le son était particulièrement fort en décibels, mais que dire de la quantité de hurlements entendus? Les gens sont-ils tous devenus fous de nos jours? Ça aussi, c’est un sujet qui captivera François Paradis, un jour.

C’est dans un torrent quasi surréel, mêlé de cris et d’applaudissements, que le quintette canadien Alexisonfire a été emporté dès son entrée sur scène. Ces musiciens de l’Ontario, fort habiles à esquisser les pires attaques naturelles, ne se sont pas laissés distraire par les offensives du public et ont rapidement ouvert le bal avec l’excellente pièce Young Cardinals. La foule était en délire; la fille à ma gauche avait les yeux révulsés et le gars à ma droite était couché par terre, en pleine crise d’épilepsie. Mais non, c’est une blague. Mais à la sortie du Métropolis, vers les douze coups de minuit, il y avait réellement un gars étendu par terre, l’air inconscient. Et là je ne blague pas!

Les membres d’Alexisonfire étaient particulièrement de bonne humeur hier soir. Ils ont joué, dans un décor très épuré, leurs principaux succès, notamment Accidents, Control, This Could Be Anywhere in the World, Drunks, Lovers, Sinners and Saints, Rough Hands et leur plus récent titre, Dog’s Blood. Cette dernière m’a particulièrement séduit, en raison de l’intensité des stroboscopes (qui offraient des variations de couleurs allant du blanc au rouge), qui se déversaient sur la scène comme un torrent de luminosité électrique. Les musiciens, peints en rouge, semblaient baigner dans leur sang, ou dans le sang du chien (Dog’s Blood), la pognez-vous?

On retient de ce concert de courte durée l’énergie dévastatrice du quintette punk hardcore ainsi que la magnifique voix du guitariste et chanteur Dallas Green, qui fait également partie de l’excellente formation acoustique City and Colour. Ce dernier possède un don spécial pour envoûter son auditoire, avec son chant juste et sensible, un peu comme celui de Brandon Saller du groupe metalcore Atreyu. C’était somme toute une très belle performance, même si l’on a déjà vu des spectacles plus complets.

Appréciation: ***1/2

Crédit photo: Tous droits réservés

Écrit par: Éric Dumais

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