SortiesDanse
Crédit photo : Studio Épiphanie (Interprètes: Diana Leon et Paco Ziel)
Un espace inclusif où est célébrée la liberté d’expression de l’être humain
Ma soirée a débuté avec un sympathique cocktail de bienvenue qui s’est tenu dans le chaleureux café-bar adjacent à l’Espace Orange. Je l’avoue, ce fut bien agréable de retrouver des visages à nouveau démasqués et ainsi voir des sourires à volonté!
Après le cocktail, nous avons été conviés à prendre place dans la salle au sein d’une configuration bifrontale où des coussins avaient été disposés au sol pour le public. La scène, quant à elle, était comparable à un espace ouvert et minimaliste où l’on pouvait apercevoir, tout au fond, un porte-vêtements sur lequel étaient disposés des costumes colorés, ainsi que des ailes de fées suspendues et des chaussures à talons hauts.
Personnellement, j’ai bien apprécié cette configuration de la salle car, au cours de la soirée, cela a favorisé l’appréciation des gestuelles des artistes, en plus de créer un lien de proximité entre les danseurs et les spectateurs.
Enfin, au sein d’un safe space, les artistes d’A SAFE (R) SPACE ont invité quelques personnes du public à venir danser avec eux. Il n’y avait aucune chorégraphie établie ni de gêne; au contraire, c’était un pur moment de joie où la musique guidait avec légèreté les mouvements des danseurs et des spectateurs.
Cette dernière était constituée de diverses bandes-sons allant de la pop à la musique classique, et il n’en fallait pas plus pour que l’ambiance soit festive à souhait!
Peu à peu, les gens qui dansaient sont allés se rassoir pour laisser les artistes ficeler une œuvre de danse contemporaine qui allait laisser entrevoir le monde onirique et le quotidien de la jeunesse LGBTQ+.
Des artistes à la fois généreux et uniques
Un élément de l’œuvre qui m’a particulièrement plu, c’est lorsque chaque artiste a fait son entrée, avec une marche façon défilé de mode et grâce à laquelle le public a pu voir chaque détail de leur corps et de leur être. Ce fut un moment spécial au cours duquel j’ai pu apprécier le caractère unique de chacun des artistes. J’ai même pu ressentir une grande générosité de leur part, puisqu’ils se sont dévoilés à nous sans aucune gêne, sans aucune peur.
C’est comme si, en les voyant marcher avec des costumes de couleur chair, je pouvais les voir nus, vulnérables, humains et libres.
La suite du spectacle fut un festin de performances du corps dansant. Chéline Lacroix, Jontae McCrory, Brian Mendez, Caroline Namts, Elle Roy, Noël Vézina ont tous fait montre d’une forte technique en danse contemporaine et également d’une belle fluidité du mouvement qui s’accompagnait avec une gestuelle bien maîtrisée.
J’avais l’impression que les artistes voulaient nous livrer un message pour qu’on comprenne dans quel monde nous vivons et de quelle façon on peut le rendre meilleur.
Cumbia, couleurs, sensualité et joie au rendez-vous!
Après un entracte d’une vingtaine de minutes, nous sommes retournés dans l’Espace Orange où, à ma grande surprise, j’ai retrouvé une piste de danse plutôt qu’une salle de spectacle conventionnelle! La musique de style cumbia a commencé à jouer et, toute de suite, le public a commencé à bouger.
C’est comme si la mélodie avait rapidement pris possession de nos corps et nous faisait bouger naturellement, et ce, sans même qu’on s’en rende compte.
Puis, les artistes Diana León et Paco Ziel du spectacle Sabor de mi Corazón, chapitre I: cumbia ont pris place sur la piste de danse. Leur danse était harmonieuse et vigoureuse, leur gestuelle était joyeuse, et leur technique de danse contemporaine était impeccable.
Dans son ensemble, leur œuvre était originale, ludique et riche en créativité.
De plus, les artistes ne faisaient pas que danser; ils entamaient une histoire, celle de la musique colombienne et des tambours africains.
Un moment bien apprécié par le public fut celui quand Diana León a interprété une chanson a capella, «Sabor de mi Corazón». Le public a été charmé par la puissance de la voix de l’artiste; c’est comme si elle nous avait hypnotisés!
Le mix musical créé par Paco Ziel a également apporté une ambiance unique à cette œuvre. Parfois, je ne savais pas si j’assistais à un spectacle ou si j’assistais à une soirée de fête dansante!
Si j’avais à souligner un seul bémol, j’avouerais qu’à certains moments, je n’arrivais pas à bien voir la danse des artistes, car c’était une performance qui déambulait, cela faisait donc en sorte que le public suivait le trajet des danseurs, mais cela rendait la visibilité d’autant plus difficile.
Heureusement, la musique a allégé ce léger désagrément, car même si l’on n’arrivait pas à tout voir, au moins on pouvait danser sur place!
À la fin de la soirée, j’ai quitté l’Édifice Wilder avec ce sentiment d’avoir vécu un voyage festif à travers l’héritage de cette musique qui s’inscrit dans d’autres cultures qui nous entourent.
Les créations de Nicholas Bellefleur et Vías en images
Par Studio Épiphanie, Romain Lorraine, Denis Martin, Pierre Tran
L'avis
de la rédaction