SortiesHumour
Crédit photo : Louis Longpré
C’est Bruno Ly, Sénégalais d’origine, Montréalais d’adoption, qui a ouvert ce plateau double avec ses personnages et ses observations toutes plus justes les unes que les autres sur les relations de couple, l’argent, les préjugés sur les Noirs et le vedettariat québécois. «On n’a pas de vedettes au Québec. On a des artistes accomplis. Une vedette, ça dépasse les frontières. C’est international. Leonardo DiCaprio, s’il va au Japon, c’est encore Leonardo DiCaprio. Guy A. Lepage, s’il va à New York, c’est juste un gars avec une voix de poussin.»
Il s’interroge aussi sur la phrase «l’important, ce n’est pas de gagner, mais de participer». «On participe à une orgie. Mais c’est sûr que dans la vie, c’est important de gagner. Si un jour tu as besoin d’un avocat, tu veux pas avoir un avocat qui n’a gagné aucune cause depuis 20 ans!»
Bruno Ly est très drôle. Il a le ton, il a les sujets, malheureusement, les punchs tombent parfois un peu à plat et les personnages ont tous la même voix. La base est là, sans aucun doute, il ne manque donc qu’un peu de peaufinement. Par contre, belles improvisations sur les gens assis dans la salle, dont cette dame, assise au premier rang, accompagnée de son chien!
Réda Saoui, qui avait charmé les juges lors de son passage à En route vers mon premier gala en 2013, a assuré la deuxième moitié de ce plateau double. À la fois nerveux et parfaitement en contrôle, bégayant un peu parfois, mais tout en sachant s’en servir, il dégageait une énergie qui n’est pas sans rappeler celles de Louis-José Houde et du personnage de Ross (David Schwimmer) dans Friends!
À plusieurs reprises, il utilise la répétition et l’exagération et ça fonctionne tout le temps. Il ne fait pas autant de personnages que son prédécesseur, mais incarne mieux les dialogues qu’il relate, notamment celui avec son ami qui lui propose de la pizza au pepperoni alors qu’il est musulman et ne mange donc pas de porc, ou celui où il imite tous les membres de sa famille à tour de rôle.
Bien qu’il aborde à quelques reprises les différences entre les cultures, Réda Saoui n’en fait pas sa ligne directrice. Né à St-Eustache («Oui. Je viens de St-Eustache. Je ne veux pas en parler.»), il n’a d’étranger que le nom, et certaines traditions culturelles, notamment celle de la gifle, qu’il voudrait pouvoir proposer comme médecine alternative pour les gens ayant trop d’ego!
Visiblement, Réda Saoui était à sa place sur cette scène, rigolant tout au long de ses trente minutes et passant d’un sujet à l’autre avec une facilité impressionnante.
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de la rédaction