SortiesHumour
Crédit photo : Corentin Hignoul
La première partie du spectacle pouvait sembler répétitive pour qui avait vu Mehdi Bousaidan sur la scène de Kyan Khojandi, puisque la plupart des numéros étaient les mêmes. Cependant, il semble assumer tellement mieux les deuxièmes degrés et sait prendre toute la place, ce qui donne un nouveau souffle à ses histoires. Il a notamment repris son numéros sur les voyages, ponctuant son récit d’observations faites dans les différents pays qu’il a visités. Les 60 minutes qui lui étaient offertes lui donnaient notamment le temps d’allonger un peu son numéro, et d’ajouter des pays, notamment l’Allemagne, où il aurait assisté à un rave. Comme c’était un peu difficile à expliquer, Mehdi Bousaidan s’est contenté de le recréer et d’immiter les trois chanteurs-claviéristes allemands pour que le public puisse bien comprendre. C’est à partir de ce moment-là que le spectacle a véritablement décollé et que le public a plongé avec lui dans toutes les profondeurs de sa folie.
Il a conclu la première partie comme il avait conclu son numéro lors du spectacle de Kyan Khojandi, avec sa démonstration des cinq éléments présents dans toute bonne chanson de rap, puis a ouvert la deuxième partie habillé en congolais faisant du porte-à-porte pour ramasser des fonds pour les orphelins congolais, les enfants soldats, les enfants qui n’ont pas de jouets ainsi que pour vendre l’idée d’une fusion Québec-Congo. Puis, il est revenu à lui-même quelques minutes, le temps de raconter de quelle façon il s’était fait arrêter par la police pour avoir apporté à l’École Nationale de l’humour des fausses armes pour un tournage. Comme il commence et termine ce numéro en disant qu’il aurait passé une meilleure journée s’il ne s’était tout simplement jamais levé ce matin-là, il en profite pour analyser les différentes sonneries de téléphone que les gens peuvent utiliser pour se réveiller le matin. Drôle, mais un peu long.
Finalement, c’est en professeur d’histoire de l’art venu analyser différents classiques de la peinture que Mehdi Bousaidan a terminé ces 60 minutes. En jouant constamment avec les classiques de la culture populaire ou les préjugés sur les différentes cultures, il réussit notamment à tracer un portrait à la fois grossier et assez juste de celles-ci, quelles qu’elles soient. Si tout son spectacle peut sembler raciste ou homophobe à première vue, c’est qu’il faut tout prendre au second degré, et heureusement, Mehdi Bousaidan prouve avec ce premier spectacle entier, qu’il sait le maîtriser. À quand le one man show?
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de la rédaction