SortiesHumour
Crédit photo : Élodie Napoléon
Il n’y a pas vraiment d’autres façons de décrire le concept que de l’expliquer en ces termes: on a rassemblé quatre humoristes bien distincts et on les a liés selon la consigne claire de tournoyer de manière libre autour du thème de la piraterie. En effet, outre les costumes et bien des références à l’univers et à la musique de la franchise des Pirates of the Caribbean en arrière-fond, disons que c’est l’aspect 514 qui a plus souvent ressorti.
À mi-chemin entre le sketch conceptuel semi-théâtral et la succession de stand-up traditionnels, on se retrouvait avec la première représentation d’un projet assez similaire au Harry Potter Show, lequel a été présenté en exclusivité la semaine dernière. Encore une fois, de nombreuses erreurs facilement pardonnables se sont pointées et c’est avec une aisance absolument admirable que les quatre humoristes sont parvenus à les utiliser à leur «avantage».
En ce sens, difficile de ne pas applaudir la maîtrise scénique dont font preuve ces quatre camarades qui affichent certainement une meilleure prestance lorsqu’ils dominent la scène de leur propre volonté que lorsqu’on a l’impression de les forcer à se côtoyer. À ce titre, la chimie n’est pas aussi palpable que d’autres équipes humoristiques qu’on peut croiser ici et là.
C’est donc dans cette direction qu’on préfère saluer individuellement leur talent puisque celui-ci est plus qu’évident. Ainsi, avec aisance, Dave Morgan a bien fait comprendre les nuances à retenir sur la véritable signification de son nom, alors que de son côté, Alexandre Bisaillon a rappelé avec conviction les charmes non avoués du quartier Hochelaga, à Montréal. Pour sa part, le démentiel Jessy Sheehy a ramené avec bonheur un segment amélioré de son numéro semi-interprété au ukulélé présenté lors de sa tournée des finissants de l’ÉNH, alors que Charles Beauchesne a multiplié les fous rires en expliquant la nature non dangereuse des homosexuels dont on l’accuse souvent de faire partie.
Il faut donc oublier cette quête un peu superflue du trésor du fantôme de Claude Robinson et du rhum volé qui s’est un peu perdue dans la durée trop courte du spectacle, alors qu’on a heureusement priorisé les segments individuels. Comme ce n’est qu’un lieu de découvertes, voilà alors l’occasion rêvée de prendre en note ces quatre noms dont on ne veut définitivement pas voir disparaître, tellement ils se lancent à l’abordage d’un avenir plein de promesses. En attendant, parce que le potentiel est effectivement présent, gardons espoir que les neuf jours qui séparent le début des prochaines représentations leur permettra de peaufiner avec grâce les bases solides de leur spectacle qui a certainement tout pour charmer avec rire et le délire.
Le spectacle «4 pirates du 514» continuera de transporter les spectateurs sur les bonnes vagues du rire les 24, 25, 30 et 31 juillet prochains au studio Hydro-Québec du Monument-National.
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de la rédaction