«Welcome Oblivion» de How to Destroy Angels – Bible urbaine

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«Welcome Oblivion» de How to Destroy Angels

«Welcome Oblivion» de How to Destroy Angels

Rien de mémorable

Publié le 21 mars 2013 par Mathieu St-Hilaire

Crédit photo : http://howtodestroyangels.com

Après avoir lancé deux mini albums, How to Destroy Angels, projet de Trent Reznor et de sa femme Mariqueen Maandig, apparaît finalement avec un premier album, Welcome Oblivion. Bien qu’attendu par plusieurs dû à la présence de Reznor, le disque fini par décevoir par son manque de punch et son côté quelque peu redondant.

Ancien gourou de Nine Inch Nails, Trent Reznor s’est taillé une place importante dans l’histoire de la musique rock avec deux albums qui sont rapidement devenus des références: le percutant Pretty Hate Machine (1989) et le monstrueux The Downward Spiral (1994). Vingt ans plus tard, Reznor s’est évidemment calmé un peu et Welcome Oblivion en est la preuve.

Pourtant, l’opus possède ses bons moments. En effet, «The Wake-Up» est une courte introduction électro qui pique immédiatement la curiosité et on aimerait que la pièce se prolonge pendant quelques minutes. «Ice Age» est une étonnante pièce électro-folk qui, après quelques écoutes, finit par prendre tout son sens dans nos oreilles. «And the Sky Began to Scream» est un bel hybride entre Nine Inch Nails et Massive Attack de l’époque Mezzanine. Et la meilleure de tous, «How Long?», est une chanson pop à saveur new wave possédant un refrain accrocheur rappelant grandement Depeche Mode sur Violator (1990).

Bien sûr, comme la plupart des projets mettant en vedette Trent Reznor, l’album est trop long et aurait grandement bénéficié de quelques coupures. On sent des longueurs en deuxième moitié, notamment avec «Recursive Self-Improvement», qui fait figure de longue pièce instrumentale assez froide dont on se serait bien passé. «Hallowed Ground», dernier morceau de l’album, est une finale de plus de sept minutes qui, malgré un désir de terminer l’album de façon atmosphérique et introspective, tombe un peu à plat.

Malheureusement, avec les années, les paroles de Reznor tendent à souffrir d’un léger manque d’imagination. La preuve la plus évidente provient sans doute de la chanson «Too Late, All Gone» avec son refrain répétitif et quelque peu cliché qui va comme suit: «The more we change / Everything stays the same». On a déjà vu plus inspirant ou plus nuancé. Sur «The Loop Closes», on répète encore la même phrase, elle aussi dénudée d’originalité: «The beginning is the end / Keeps coming round again». Les paroles n’ont jamais nécessairement été le point fort de Trent Reznor mais, ici, c’est du plus-que-réchauffé. On aimerait qu’une bonne dose de personnalité soit injectée sur plusieurs chansons.

Il s’agit donc d’un album qui laisse un peu froid, sans pour autant qu’il soit considéré comme mauvais dû à des moments fort intéressants. Disons que plusieurs seront mitigés devant un disque souffrant d’une telle inconstance. Toutefois, les fans de Trent Reznor devraient y trouver leur compte. Parfois, c’est tout ce que ça prend pour rendre un artiste heureux.

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