Voyage au coeur de la vraie nature d’Elisapie Isaac avec «Travelling Love» – Bible urbaine

MusiqueCritiques d'albums

Voyage au coeur de la vraie nature d’Elisapie Isaac avec «Travelling Love»

Voyage au coeur de la vraie nature d’Elisapie Isaac avec «Travelling Love»

Publié le 31 octobre 2012 par Alice Côté Dupuis

Le désir d’ouverture sur le monde de la chanteuse canadienne inuk Elisapie Isaac est perceptible sur son deuxième opus, Travelling Love. Laissant tomber son nom de famille, sa langue maternelle, l’inuktitut, et son style feutré, folk, au profit de l’anglais international et de la pop bien assumée, elle vise en plein dans le mille avec un album séduisant et entraînant.

Dès la pièce d’ouverture, «The Beat», la musique douce et vaporeuse nous donne l’impression de replonger dans l’univers calme et lent auquel la chanteuse nous avait habitués sur There Will be Stars, en 2009. Erreur. La musique glisse abruptement vers des guitares électriques, synthétiseurs et rythmes électroniques appuyant la voix plus assurée d’Elisapie. Peut-être est-ce ce renouveau dans sa musique et dans son style qui l’a poussée à retirer le «Isaac» de son nom? Quoi qu’il en soit, c’est une très agréable surprise d’être témoin sur Travelling Love de ce tournant dans la carrière de la chanteuse originaire du Nunavik, et c’est avec plaisir qu’on parcoure les dix morceaux de ce nouvel opus.

Si la chanteuse a assumé son côté pop très féminin, elle a toutefois décidé de s’entourer d’une splendide équipe masculine pour réaliser ce deuxième effort. Avec Jim Corcoran, Manuel Gasse, Gabriel Gratton, François Lafontaine (Karkwa), Brad Barr (The Barr Brothers), Robbie Kuster (batteur de Patrick Watson), Simon Angell (guitariste de Patrick Watson) et Éloi Painchaud à la co-écriture, à la musique et à la réalisation, Elisapie n’a pu faire autrement que d’offrir un album de qualité qui pourrait facilement la faire connaître à un auditoire plus grand. D’ailleurs, sur la très entraînante «Life is What You Make it», la chanteuse confirme son désir de se faire entendre, d’aller chercher ce qu’elle veut et de ne laisser personne gâcher ses rêves. De la pop, donc, mais réfléchie. Chacune de ses chansons a, de la même façon, une réflexion, un message dans des paroles qui sont simples mais efficaces.

Mais ce qui retient surtout l’attention, c’est réellement la musique mêlée à la voix limpide de la chanteuse. Les instruments variés créent des univers dynamiques, et les chœurs des hommes appuient bien la voix très féminine d’Elisapie. Sur «Lead me On», on a toutefois un retour à un timbre plus vaporeux, à un rythme un peu plus lent, pour nous préparer à «For Me», un touchant duo avec Brad Barr mettant l’accent sur la rencontre de deux voix particulières. C’est à partir de l’acoustique «Salluit», la seule chanson en Inuktitut de Travelling Love, que l’album devient un peu plus senti, avec moins d’artifices.

La chanson «It’s All Your Fault» est d’ailleurs un hymne à un autre grand chanteur canadien: Leonard Cohen. «It’s all your fault, Oh Leonard […] I’m not your sister of mercy», presque chuchoté sur fond de guitare acoustique simpliste, Elisapie réussit à nous transporter. Tout en douceur et en finesse jusqu’à «The Earth Moved», qui possède un rythme saisissant prêt à faire danser quiconque lui prête l’oreille, Travelling Love se conclut toutefois avec une ballade du même nom que l’album, émouvante, enivrante, presque.

Bien ancré sur les relations homme-femme, sur la pop étoffée et la féminité assumée, le second opus d’Elisapie est une véritable mise à nue. Une nouvelle chanteuse que l’on se plait à découvrir sous toutes ses facettes, chanson après chanson, afin de danser ou de vibrer au même diapason qu’elle. Elisapie est une rare beauté, une belle âme passionnée qu’il fait bon d’écouter.

Le spectacle-lancement d’Elisapie se tiendra au Time Supper Club le jeudi 1er novembre 2012. Sa prestation sera suivie de plusieurs DJ set qui vous promettront une soirée plus que réussie! Pour plus d’information, visitez le www.elisapie.com.

Appréciation: ****

Crédit photo: VEGA Musique

Écrit par: Alice Côté Dupuis

Vos commentaires

Revenir au début