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«Vows» de Kimbra: entrée réussie
Qui est Kimbra? Réponse facile: celle qui apparaît aux côtés de Gotye dans le succès planétaire «Somebody That I Used to Know». Réponse un peu plus élaborée: une auteure-compositeure-interprète provenant de la Nouvelle-Zélande qui nous livre un premier album, Vows, qui ne manque pas d’ambition, teinté de pop, de soul, de R N’B et de jazz.
D’emblée, il est important de mettre une chose au clair: Vows est un album pop. Ceux qui croient avoir affaire à une héritière de Björk (comme il est souvent mentionné) seront fort probablement déçus. Par contre, ceux qui désirent un album divertissant et efficace devraient être, en revanche, ravis de l’effort que Kimbra nous livre sur son premier opus.
Pourquoi cette précision? Car Vows déborde de gros refrains et d’arrangements percutants. Nous sommes à des milles de l’étrangeté et de la singularité de Björk, bien que Kimbra cite cette dernière comme influence. Pensez plutôt aux premiers albums de Nelly Furtado, à Amy Winehouse ou à Prince et vous serez beaucoup plus près du son de Kimbra.
L’album, sorti il y a plus d’un an en Nouvelle-Zélande, débute en force avec, notamment, les singles «Settle Down» et «Cameo Lover», où l’auditeur entre rapidement dans le monde lumineux et très éclectique de Kimbra. C’est une chanteuse très enjouée et confiante qui nous donne une bonne dose d’énergie dès les premiers instants. D’ailleurs, les chansons plus rythmées semblent, pour l’instant, beaucoup mieux fonctionner pour Kimbra que les morceaux où le tempo est plus lent.
Sans énumérer une liste d’influences, notons que la variété retrouvée sur l’album démontre une curiosité et une recherche musicale qui rendent l’écoute très intéressante. Elle se permet même de reprendre une chanson de Nina Simone, «Plain Gold Ring», à laquelle elle y ajoute un mordant étonnant. Clairement, Kimbra a une oreille sur le passé et cela nous transporte dans différents horizons de chanson en chanson.
Cet éclectisme, quoiqu’un atout majeur, révèle peut-être également une faille de l’album. En effet, il est difficile de déceler une identité musicale propre à Kimbra sur Vows. Les chansons y sont plaisantes, certes, mais rien ne se démarque réellement, même après plusieurs écoutes. Rien, par exemple, n’est aussi accrocheur que «Somebody That I Used to Know». En fait, Vows nous révèle une interprète formidable, mais nous laisse un peu sur notre faim quant au côté «auteure». Évidemment, ce n’est qu’un premier album et il est à espérer qu’elle nous donne davantage de moments éclatants sur ses prochaines réalisations.
Mais, pour l’instant, il faut se contenter d’un disque constant, inspiré et fort divertissant.
Appréciation: ***1/2
Crédit photo: Warner Music
Écrit par: Mathieu St-Hilaire
Explorateur de l'espace-temps musical
Détenteur d’une maîtrise sur l’histoire de la musique punk et post-punk en Angleterre, Mathieu s’est joint à l’équipe de Bible urbaine en juillet 2012.
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