«Valse 333» de Julien Sagot – Bible urbaine

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«Valse 333» de Julien Sagot

«Valse 333» de Julien Sagot

Fraîcheur des Caraïbes pour les oreilles tristes de novembre

Publié le 28 octobre 2014 par Valérie Lachaîne

Crédit photo : Sandra Larochelle

Deux ans et demi après la parution de son premier album solo, Piano mal, le multi-instrumentiste Julien Sagot accouche d’un an de travail bien forgé avec Valse 333. Bienvenue dans un monde imaginaire où des personnages croisent les Caraïbes et l’électro en faisant la vaisselle. Tout un cinéma!

On a déjà entendu chanter Sagot avec Karkwa sur les pièces «Au-dessus de la tête de Liljune» et «Pili-Pili». Cette voix rauque et chaude à la fois qui clashait notamment avec celle de Louis-Jean Cormier. Cette même voix qui gagne à être plus douce que sauvage, surtout lorsque le chanteur siffle. Ce sifflement qui est d’ailleurs l’un des plus beaux instruments que le chanteur sait manier aux côtés des percussions.

Valse 333 s’ouvre de façon assez abrupte avec la pièce «Avion», où une musique plutôt agressante se mêle à la voix nasillarde d’une hôtesse de l’air qui demande à répétition sit down. On se croirait vraiment dans une zone de turbulence. Les chansons avancent cependant en crescendo, devenant de plus en plus léchées au niveau du son. Sagot s’est entouré, pour la réalisation de son album enregistré au studio Pierre Marchand, d’Antoine Binette Mercier aux arrangements et de Mathieu Parisien comme ingénieur de son. Les complices ont su créer un univers clair-obscur où l’on sent très bien que les instruments ont été étudiés minutieusement à l’envers et à l’endroit.

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Malgré le fait qu’on ne comprenne sans doute pas toujours les personnages que Julien Sagot nous présente, sa poésie nous porte dans une exploration autant sonore que textuelle. Parfois dans le fond d’un océan sur un tourne-disque qui griche, comme sur «Katheline»; ou encore, avec la guitare groovy de «Docteur C», qui a quelque chose d’électronique et de bien mixé qui donne le goût de dodeliner de la tête. Le single «Ficelle» a été bien choisi pour son rythme, mais «Maux de Mars», avec son piano convaincant, et «Transsibérien», avec son beat mélangeant rock et Caraïbes, n’ont rien à lui envier, ces dernières calquées sur les mesures d’une valse en trois temps.

On sent qu’on est ailleurs sur Valse 333 et que l’ancien fleuriste s’est appliqué pour aller chercher des sons atmosphériques bien précis pour son voyage. La pochette de l’album montre une toile d’Étienne Martin haute en couleur, et c’est justement ce qui fait l’originalité de Sagot; cette fraîcheur que lui seul sait rapatrier en un seul et même album pour offrir à nos oreilles quelque chose de différent de ce qui se fait actuellement au Québec.

Pour entendre un extrait du nouvel album: 

«Valse 333» est disponible sous l’étiquette Simone Records à compter du 28 octobre.

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