«Turn Blue» de The Black Keys

La formation américaine amorce l’album en force avec «Weight of Love», une solide pièce de six minutes. À l’instar de «Bullet in the Brain», on entend des airs fortement inspirés de Pink Floyd. La guitare flottante de Dan Auerbach et ses solos langoureux expriment à merveille les épanchements cuisants de l’amour. Le son épuré qui a valu autant de succès au duo est ici exploité à son meilleur, mais dans une ambiance plus mélancolique. La ballade homonyme «Turn Blue» est également un bon coup, avec ses accords brumeux et la voix suave d’Auerbach.

C’est «It’s Up to You Now» qui préserve le mieux la facette plus «dur à cuire» du duo qui avait caractérisé leurs deux précédents albums. Pourtant, la pièce ne décolle réellement qu’à la cadence errante de la guitare. Toujours sur un fond de nostalgie, «In Our Prime» évoque le tempo, devenu marque de commerce, du tube «Everlasting Light». «Gotta Get Away» parachève l’opus sur une note enjouée et rappelle la touche blues d’El Camino.

Huitième offrande en carrière pour le duo originaire de l’Ohio, Turn Blue se veut dans l’ensemble plus contemplatif que les autres opus. Écrites par Dan Auerbach, les paroles versent abondamment dans la nostalgie des cœurs brisés, sans jamais tomber dans l’eau de rose. La profusion de passages instrumentaux donnent l’impression que le son voyage à travers un itinéraire d’émotions colorées. L’exploration musicale ne néglige pas pour autant les avenues gagnantes. Dans le même sens, le batteur Patrick Carney assure que la formation «ne veut pas reproduire ni abandonner complètement les albums précédents».

Turn Blue est une co-production de Danger Mouse et The Black Keys.

The Black Keys seront en concert au Centre Bell de Montréal le 12 juin prochain avec le groupe invité Cage the Elephant. Plus d’information au labibleurbaine.com/the-black-keys-au-centre-bell-le-18-septembre.