«!Tré!» de Green Day – Bible urbaine

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«!Tré!» de Green Day

«!Tré!» de Green Day

Toute bonne chose a une fin

Publié le 12 décembre 2012 par Éric Dumais

Crédit photo : Warner Music

La formation californienne Green Day nous avait promis la sortie d’une trilogie plus tôt cette année et Billy Joe Armstrong, Mike Dirnt et Tré Cool ont effectivement tenu parole. Alors que !Uno! n’a pas obtenu le succès escompté dès sa sortie, !Dos! a quelque peu sauvé les apparences en proposant quelques titres intéressants, mais sans plus. Finalement, !Tré! clôture tout en facilité ce fameux tryptique musical qui aura tôt fait, au bout du compte, de nous faire regretter le bon vieux Green Day des année 90 avec Dookie (1994), Insomniac (1995) et Nimrod (1997), notamment.

Les connaisseurs en musique punk-rock peuvent évidemment se permettre plus que les vrais fans de dénaturer l’œuvre d’un icône de la musique tel que Green Day, car le trio nous a certes rarement habitués, depuis leurs débuts en 1987, a un produit bas de gamme. Mais, sans vouloir faire tomber des nues les amateurs du célèbre trio originaire d’East Bay, en Californie, il faut néanmoins mettre cartes sur table: l’idée d’offrir une trilogie en si peu de temps n’était peut-être pas l’idée du siècle.

À proprement parler, !Tré! s’ouvre tout en douceur sur «Brutal Love», une pièce aux accents 70’s, qui adopte en fin de parcours un virage drastique et énergique avec la rythmique habituelle qui a tôt fait la marque de Green Day, c’est-à-dire dire une guitare électrique statique, une basse suiveuse et une batterie constante, à la différence près que le clavier, très subtil, apporte un son mi-vieillot, mi-groovy à l’ensemble. «Missing You» et «8th Avenue Serenade» n’offrent rien de spectaculaire; il faut attendre «Drama Queen», une pièce acoustique qui met en scène un père qui s’adresse à sa fille: «She is my drama queen / Her life is now unfolding / There goes my drama queen / What do you think she’s holding?».

La chanson-phare de l’album, «X-Kid», reflète bien le virage entrepris par Green Day depuis 21st Century Breakdown (2009), c’est-à-dire un son adolescent certes entraînant mais sans réelle portée sociale. Les lignes de guitares semblent épuisées, voire sans couleur, et même le court solo de guitare à la toute fin n’arrive pas à convaincre l’auditeur. L’écoute se poursuit sans soubresaut jusqu’à «Amanda», une chanson bien rythmée, dont les paroles sans grande profondeur n’arrivent pas elles aussi à nous faire verser de larmes: «Is this some kind of love? / That only hate would understand? / Amanda, I couldn’t be your man». La pièce «Dirty Rotten Bastards», qui dure un peu plus de six minutes, offre quelques variations intéressantes, qui ne sont pas sans rappeler l’excellente «Jesus of Suburbia». À noter ici que, musicalement, Billy Joe et Mike Dirnt se surpassent dans la maîtrise de leur instrument respectif. !Tré! se clôture sur la très tranquille «The Forgotten», qui s’avère le morceau le plus songé et le plus ambiant de l’album.

Les vrais fans de la formation vont à coup sûr aimer le résultat de cette trilogie, car le son de Green Day n’a pas réellement changé. Le hic, c’est qu’il n’a pas innové. Là est le problème pour ceux qui auraient davantage apprécié un retour plus mature d’une formation qui est finalement retournée à ses bonnes vieilles racines punk-rock. Comment leur en vouloir, après tout?

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