«Toutte est temporaire» de Daniel Boucher – Bible urbaine

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«Toutte est temporaire» de Daniel Boucher

«Toutte est temporaire» de Daniel Boucher

Embarquer dans un trip

Publié le 11 novembre 2014 par Valérie Lachaîne

Crédit photo : Jean-Charles Labarre

Toutte est temporaire. C’est la grande vérité de Daniel Boucher, du moins dans son dernier opus, un premier en six ans. Un album aussi flyé que son auteur, et que les fans ayant aimé La patente sauront apprécier.

Par son titre, on reconnait d’emblée la plume de Boucher et son plaisir à jouer avec les mots. Ils sont rares les poètes qui chantent de façon aussi imagée la langue et surtout l’âme du Québec. Regorgeant de références à ses racines, qu’elles soient familiales, culturelles ou territoriales, on sent le chanteur libre et prêt pour un nouveau trip.

Entièrement réalisé par Daniel Boucher (paroles, musiques, guitares, basses, échantillonnages) et son fidèle complice Sylvain Clavette (batteries, prise de son, mixage), l’album est le résultat d’un travail intime du duo. Mélange de beat et d’échantillonnages, ils se sont amusés à remixer un monologue d’Yvon Deschamps sur «La langue», certainement la chanson la plus engagée de l’album, et la chanson «Je n’ai pas de roses pour ta fête» du groupe Les Karrik pour «Embarques-tu?». Cette dernière, premier single ayant roulé sur les ondes radio, est sans aucun doute la plus accrocheuse de l’album, avec ses flûtes à la Harmonium donnant instantanément le goût de partir en roadtrip à chaque écoute.

Daniel_Boucher

Toutte est temporaire est un album où chaque toune a sa propre histoire, son message et son univers sonore. Il n’y a pas vraiment de fil conducteur, ce qui le rend un peu nébuleux à l’écoute. Boucher s’amuse avec «Salon magique», un trip d’adolescent dans un sous-sol emboucané, et devient plus lourd sur «Toutte est temporaire», qui aborde la perte d’êtres chers. Boucher s’excuse sur «L’histoire de ma vie», chanson d’ouverture de l’album, et délire avec «Granby», histoire d’un meurtre qui fini mal. Flyé, certes, mais un peu dur à suivre pour quelqu’un qui est à la recherche d’une oeuvre bouclée.

Cet album en est certainement un de liberté et de maturité. Sans être très personnel, on sent à son écoute que Daniel Boucher a adopté une pratique où il se sent bien, et les messages qui en ressortent projettent cette philosophie du vivre et laisser vivre. Hakuna matata!

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