«The Take Off and Landing of Everything» de Elbow – Bible urbaine

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«The Take Off and Landing of Everything» de Elbow

«The Take Off and Landing of Everything» de Elbow

Une entité enveloppante, vaporeuse et extrêmement soignée

Publié le 13 mai 2014 par Emmy Côté

Crédit photo : Universal Music

Sixième album studio de la formation britannique Elbow, The Take Off and Landing of Everything n’ébranlera en rien la réputation du quintette récipiendaire d’un prix Mercury en 2008. Les nouvelles mélodies collent à la perfection avec ce qu’on attendait de lui: elles sont introspectives et peaufinées au maximum.

Elbow, c’est un band qui respire la maturité, incorporant multitude d’éléments sonores typiquement old school. Le groupe se passionne pour l’architecture musicale, construisant lentement, avec la précision d’un compas, ses morceaux. Mais si les arrangements sont multiples et jolis, ils ne dérogent presque jamais des conventions établies.

En effet, Elbow s’abandonne encore dans cette dynamique de rock élégant et radiophonique maintes fois entendue à la Coldplay. Le groupe continue de suivre les sentiers largement tracés. Même lorsqu’il insère des attributs qui paraissent recherchés ou originaux, comme ceux inspirés du gospel sur «The Blanket of Night», il vole des atouts déjà exploités, notamment par Spiritualized.

Pour autant, les chansons de ce nouveau LP ne sont pas faciles au premier contact. Elles n’ont rien de tellement mémorable ni même au deuxième tour. Il faut s’armer de la patience d’un saint! Car, des écoutes répétées sont nécessaires pour apprécier le nouveau corpus à sa juste valeur.

Toutefois, après une bonne et longue digestion, on s’extasie devant un sérum tranquillisant et soyeux comme ce titre de sept minutes intitulé «This Blue World». On se voit attendri par le piano et le violon de «Real Life (Angel)», de même qu’on s’éprend des cuivres étincelants sur «My Sad Captains».

Fidèle à ses habitudes, Guy Garvey exerce la dictature qu’on lui connaît. Tel un charmeur et sa flûte sur un serpent, les instruments se dressent et se meuvent au gré de ses manipulations vocales. Même si on range son chant du côté des points forts de la formation, Garvey aurait bien avantage à modérer son intensité de temps en temps.

En fin de compte, il n’y a qu’un problème majeur avec Elbow. On finit par en avoir marre de sa raison qui calcule outre mesure. Pourquoi les musiciens ne se laissent-ils pas aller dans de glorieux gestes «automatistes»? Il semble tout à fait vrai que des élans de plomb non maîtrisés pourraient être tout aussi rédempteurs que de grandes manifestations magnifiquement chorégraphiées. Non?

http://www.youtube.com/watch?v=cqnIbueM5fE?feature=player_detailpage

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