«Synthetica» de Metric – Bible urbaine

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«Synthetica» de Metric

«Synthetica» de Metric

Mission accomplie

Publié le 25 juin 2012 par Pierre-Alain St-Laurent

Crédit photo : ilovemetric.com

C’est le 12 juin dernier que Metric a sorti son sixième album, Synthetica. La formation canadienne, qui sera une des têtes d’affiche du festival Osheaga 2012 cet été frappe encore une fois avec le marteau du génie dans ce délectable opus de onze chansons.

La formation torontoise, menée par la séduisante Emily Haines, se devait d’être à la hauteur de son dernier disque, Fantasies, un succès inoubliable et retentissant qui avait catapulté le groupe dans la stratosphère des célébrités.

Metric, avec cet album au son très électro-rock, livre ici la marchandise et peut enfin dire: mission accomplie. Même s’il peut être difficile pour la formation de se distancer des sonorités électroniques, car Emily Haines et le guitariste James Shaw jouent tous deux du synthétiseur, le tableau d’ensemble, davantage pop-rock, rend l’album facilement accessible à toutes les audiences. Bien sûr, comme dans plusieurs efforts électroniques, une certaine redondance se fait ressentir. Le premier morceau de l’album, «Artificial Nocturne», nous annonce d’emblée ce rythme qui viendra revisiter l’album à plusieurs reprises. Parlant d’«Artificial Nocture», cette chanson lance bien le thème du disque avec, en introduction, une Emily Haines qui chante «I’m just as fucked up as they say». Disons que ça part fort.

Le reste de l’album conserve toute cette énergie sans relâche. On peut penser au premier simple qui a été relâché virtuellement en mai, «Youth without Youth» qui, d’un côté, est un rock solide qui déplace de l’air, et de l’autre un discours évolutif sur l’état d’une société vue par les yeux d’un enfant désillusionné. Oui, plus les albums de Metric paraissent, et plus une certaine profondeur semble s’installer dans leurs paroles. Dans la même direction, la chanson «Dreams so Real» présente un discours où les artistes doutent de leurs talents et de leur pouvoir, réalisant par le fait même que la musique, par son côté superficiel dans la société d’aujourd’hui, ne sauve aucune vie. De la profondeur, disait-on.

Cette profondeur, qui ne plonge jamais dans la lourdeur, attirera à coup sûr les fans du groupe, tout en leur offrant un petit quelque chose de plus. La musique du groupe, elle aussi, a grandement évolué. Innovante, la formation s’est appropriée un orgue munie d’une pédale électrique leur permettant d’obtenir un son nouveau et différent qu’on entend peu chez les autres artistes de l’électro. Le tout n’enlève rien à la pureté de la voix d’Emily Haines, ou encore au heavy rock que le groupe peut mettre en place dans certains morceaux. «Synthetica» ou encore «The Void» en sont d’excellents exemples. Oui, ça promet pour Osheaga.

Essentiellement, Metric a conservé sa vibe. La musique à tendance horizontale et dynamique qui semble vouloir conter une histoire sans fin. Si vous écoutez «Breathing under Water» ou «The Wanderlust», vous comprendrez. Il s’agit d’une musique qui peut être écoutée en mangeant, en prenant un verre avec des amis, dans un party de famille, ou encore en courant quelques kilomètres. En effet, la recette de Metric produit de la musique qui peut être utilisée à plusieurs sauces.

L’album est splendide d’un bout à l’autre et, si vous passez par plusieurs émotions pendant le disque, la déception ne sera pas de celles-là, c’est certain.

Voici le clip officiel de la chanson «Youth without Youth»!

 

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