«Stay Young» de Young Rival: fontaine de jouvence – Bible urbaine

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«Stay Young» de Young Rival: fontaine de jouvence

«Stay Young» de Young Rival: fontaine de jouvence

Publié le 16 novembre 2012 par Louis-Jean Trudeau

Grâce à un EP de tous les possibles, un premier album béton et une présence scénique impeccable, le groupe Young Rival (anciennement The Ride Theory) s’est rapidement imposé comme ambassadeur du power pop ontarien. Après avoir assuré les premières parties d’Hollerado et de Born Ruffians à travers le pays, le trio est retourné en studio avec le réalisateur Jon Drew (Tokyo Police Club, Arkells) pour concocter un deuxième LP de rock garage rodé au quart de tour.

Lors d’un entretien en novembre 2011, Noah Fralick (préposé aux baguettes) révélait à Sticky Magazine que Stay Young allait mettre en valeur le côté pop de Young Rival. Un bel euphémisme pour un disque qui croule littéralement sous les tubes et les refrains accrocheurs. Les deux premiers singles de l’album s’écoutent en boucle et confirment tout le potentiel du trio. Les envolées de guitares mélodiques et les innombrables hooks de «Nothing You Know Well» pourraient faire fondre même le plus désenchanté des amateurs de rock indé. De son côté, «Two Reasons» redéfinit le terme «ver d’oreille» à grands coups de power chords. Chanson terriblement contagieuse qui risque d’apparaître dans de nombreuses publicités de cellulaires. 

Qui dit «pop» ne dit pas nécessairement «facilité». Malgré la façade insouciante de leur son, les gars de Young Rival arrivent à intégrer une bonne dose de complexité musicale à leurs compositions. La structure de «I Don’t Care» est particulièrement impressionnante avec ses enchaînements de riffs Beatles-esques et son pré-chorus opérant. Même constat pour «Black Is Good», pièce héritière d’Is This It,qui aligne les changements de tempo avec fluidité. «Let It Go» braque les projecteurs sur l’agile section rythmique du trio. Guidé par une bassline monstrueuse de John Smith, c’est un des seuls titres du disque à se rapprocher des morceaux plus sombres de l’album précédent.

Le groupe délaisse sa formule gagnante et explore de nouveaux genres avec beaucoup d’assurance sur les pièces «Better Things» et «Lost». Possiblement inspirée de leur tournée avec la formation torontoise The Sadies, «Better Things» raconte l’histoire rocambolesque d’une ex-détenue sur fond rock country parfaitement assumé. Points bonis pour le solo délicieusement bluesy d’Aron D’Alesio. Dans un tout autre registre, «Lost» se démarque par sa lenteur atmosphérique et ses harmonies de voix mélancoliques. La chanson débloque sur une conclusion crève-cœur évoquant les grandes épopées britpop des années 1990.  

La vie passe un peu trop vite à votre goût et vous tentez désespérément de préserver votre jeunesse? Oubliez le Botox et le Shakeweight, Stay Young vous fera rajeunir de dix ans. Un album à mettre entre les mains de tous les fans d’indie rock à guitare.

Young Rival sera de passage au Café Campus le vendredi 16 novembre puis au Divan Orange le samedi 17. À ne pas manquer!

Appréciation: ***½

Crédit photo: www.youngrival.com

Écrit par: Louis-Jean Trudeau

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