«Spreading Rumours» de Grouplove

Hannah Hooper, Christian Zucconi, Sead Gadd, Andrew Wessen et Ryan Rabin se sont tous rencontrés lors de vacances et la chimie s’est aussitôt instaurée. En août 2009, Ryan Rabin, qui deviendra le producteur du groupe, invite ses amis à Los Angeles. Les membres ont alors décidé d’enregistrer des pièces, de réaliser un EP et, par la suite, ils ne se sont plus quittés. Ce qui inspire leur musique et leurs textes ce sont les thèmes de la jeunesse hipster: le party, la drogue et l’amour. En 2011, le collectif sort son premier album Never Trust a Happy Song qui est musicalement influencé par des formations comme Arcade Fire («Itchin’ on a Photograph»), les Pixies («Colours») ainsi que les Black Kids («Tongue Tied»). Cette œuvre a été populaire grâce au single «Tongue Tied» entendu dans deux campagnes de publicité: iPod Touch d’Apple en 2011 et Coca-Cola en 2013.

Sur Spreading Rumours, il arrive souvent que les deux chanteurs s’échangent les couplets d’une même chanson, ce qui n’avait pas vraiment été fait auparavant. Plusieurs chansons comme «News to Me» nous font apprécier l’harmonie des voix formées par Hannah Hooper et Christian Zucconi. Sur d’autres, on préfère la voix de la chanteuse et claviériste, mais moins celle du chanteur principal, qui crie parfois plus qu’il ne chante («Borderlines and Aliens»).

En ouverture, «I’m With You» surprend avec ses claviers omniprésents et ses rythmes électroniques. Le refrain power de «What I Know» nous rappelle un brin Weezer. Le premier échantillon, la pièce riche en synthétiseurs «Ways to Go», est contagieuse puisqu’elle nous donne envie de bondir. De beaux coups de cœur sur l’album: «Raspberry» au refrain totalement accrocheur, on croirait même entendre Frank Black et Kim Deal des Pixies, la très entraînante «Sit Still» avec son piano rétro et ses accents folk nous fait battre du pied, et «Borderlines and Aliens», avec ses riffs entraînants ainsi qu’une basse funky. Un bémol pour des pièces dont on pourrait facilement se passer: la girlie song de l’album «Didn’t Have to Go» où Hannah Hooper prend la vedette en jouant à la Katy Perry, et l’agressante «Bitin’ The Bullet» et son côté psychédélique. On se demande à quoi le groupe a bien pu penser en insérant ces compositions…

Bien que nos oreilles soient un tantinet épuisées, on est séduit par le varié et ensoleillé Spreading Rumours. Après quelques écoutes, on conclut que ce deuxième album est truffé de bonnes références musicales et l’on y retrouve davantage l’identité de Grouplove. Il permettra sans aucun doute à la joyeuse bande de faire le plein de nouveaux fans sans toutefois décevoir ceux de leur début.