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Crédit photo : Grosse Boîte
Varié, ce troisième opus emprunte des sonorités au blues, au jazz, au bluegrass, et ce, avec des influences afro-américaines. Son nouvel entourage de musiciens aura certainement eu un effet majeur et positif sur une grande majorité des chansons, qui comptent maintenant un piano (Alexis Dumais), une grande nouveauté, et un batteur (Tonio Morin-Vargas), en plus d’un banjo, d’une contrebasse, d’un trombone et d’une clarinette.
L’enregistrement en live, comme il a eu l’habitude de le faire pour ses deux premiers albums, ajoute également de la richesse aux chansons. D’ailleurs, Bernard nous le confiait en entrevue, ce dernier opus, c’est le plus «musicalement vrai». C’est également le plus festif, preuve que la déprime des dernières années a laissé place à du joyeux. On a l’impression qu’il laisse de côté ses histoires plus personnelles pour se concentrer sur ce qui l’entoure. Globalement, l’album nous semble moins introspectif; il nous amène ailleurs que ce qu’il a eu l’habitude de nous présenter par le passé.
Dès les premiers accords de «Les blues à GG» (inspirée des poèmes de Gérald Godin), on retrouve toutefois le franc-parler qu’on lui connaît, alors que «La part du Diable» nous expose de nouveau à sa rapidité d’élocution, un de ses trade-marks qu’on lui connaît bien. On lui découvre toutefois de nouveaux sons, notamment avec le single «Holà les lolos», où la mélodie prend des airs de chanson hawaïenne, preuve qu’il a tenté une nouvelle direction qui lui sied à merveille.
Certaines pistes mélancoliques nous rappellent les points forts de Brun et de No 2. C’est le cas de «Les étoiles du match» et «Blues pour flamme». Globalement, les chansons sont assez rapides, on retrouve le côté plus groovy d’Adamus, et on ne s’en plaint pas. On est tout autant séduit par les textes travaillés, comme sur les deux premiers albums, mais ici ils sont beaucoup moins calmes et nostalgiques. Globalement, Sorel Soviet So What est moins deep, on aurait probablement pris une ou deux pistes mélancoliques en plus.
Somme toute, on découvre un Bernard Adamus réinventé, loin des chansons plus sombres de ses derniers albums. On peut donc lever notre chapeau à Monsieur Adamus qui, encore une fois, nous a prouvé qu’on n’a pas fini d’entendre parler de lui.
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de la rédaction