«Shrines» de Purity Ring – Bible urbaine

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«Shrines» de Purity Ring

«Shrines» de Purity Ring

Une délicieuse pureté sans nom

Publié le 31 janvier 2013 par Émilie Langlois-Pratte

Crédit photo : Last Gang

Vous avez certainement déjà entendu parlé, au cours des derniers mois, de la formation dream-synthpop Purity Ring, laquelle est originaire d'Halifax, mais Montréalaise d'adoption depuis maintenant quelques années. Les nouveaux venus de la maison de disques Last Gang Records ont en effet fait la une de la majorité des blogues musicaux en 2012 et se sont vraiment démarqués lors de la sortie de Shrines, leur tout premier opus coloré paruen juillet dernier.

Le duo nous plonge tout droit vers un univers fantastique céleste et vaporeux où les lois de la gravité n’existe plus et où la voix délicate de sirène de Megan James nous transporte vers un monde beau et naïf, fusionnant avec les rythmes langoureux sous l’emprise de Corin Roddick qui hypnotisent l’esprit dès la première écoute. Le tout s’emboîte pour former une parfaite symbiose enivrante et sensuelle qui se démarque vraiment du répertoire musical de ce genre. Dans la même lignée que le projet personnel de Claire Boucher qu’est Grimes, et malgré leur jeune âge (respectivement 21 et 24 ans), c’est un contenu électro mature manié avec professionnalisme qui se dégage de ce maxi proposant onze titres.

Ils ont connu un succès presque immédiat avec leur premier extrait «Ungirthed», lancé sur le Web avant même d’être endisqué. C’était comme une sorte de test envers le cyberauditoire, qui a d’ailleurs été relevé avec brio. À partir de ce moment, les jeux étaient faits; leur album était l’un des plus anticipés et des plus attendus de 2012. La voix se fond parfaitement aux instruments, devenant elle-même un élément de l’orchestre électronique. On entend rapidement les influences R&B et hip-hop de Roddick dans ses lignes musicales, et rare sont les compositions où l’envie de danser ne nous submerge pas. C’est comme une bulle qui nous enveloppe; il y a quelque chose de galactique dans leurs compositions, on se croirait presque dans le futur, ou carrément sur une autre planète.

Et si l’opération séduction se poursuit avec des morceaux plus spectaculaires les uns que les autres, «Fineshrine» (donc le clip est magnifique) est de loin l’extrait qui se démarque le plus avec ses subtilités habiles et cette légèreté des plus agréables. C’est probablement aussi la pièce la plus accessible pour les oreilles moins sensibles aux expérimentations indé.

Mentions spéciales aux titres «Loftcries», «Obedear», «Belispeak» ainsi que «Amenamy» que vous n’aurez certainement pas fini d’entendre sur les ondes des web-radios spécialisées. Aussi, le leader de la formation new-yorkaise Young Magic, Isaac Emmanuel, avec qui ils partagent présentement une tournée nord-américaine, nous fait une apparition toute spéciale le temps de la douce ballade «Grandloves», ajoutant ainsi une petite touche hip-hop personnelle.

Les jeunes prodiges se démarquent magnifiquement bien et sont définitivement un phénomène à surveiller de près. C’est avec une grâce indescriptible et une saveur bien à elle que la formation a su faire sa place au sein du monde de électro en livrant un produit unique et presque magique. Ils ont offert à la belle métropole une prestation lumineuse et prestigieuse au National le 10 janvier dernier dans le cadre de leur plus récente tournée. Espérons qu’ils ont en tête le désir de revenir très bientôt pour choyer comme ils le font si bien la foule montréalaise!

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