«Sheezus» de Lily Allen – Bible urbaine

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«Sheezus» de Lily Allen

«Sheezus» de Lily Allen

Un album fade et sans couleur

Publié le 15 mai 2014 par Romi Quirion

Crédit photo : Warner Music

Le titre du troisième album de Lily Allen est inspiré du plus récent album de Kanye West, Yeezus, et se moque un peu des excès de grandeur du supposé Dieu du rap américain. Avec Sheezus, la chanteuse britannique anticonformiste nous revient avec un opus qui sent drôlement le déjà-vu et qui se promène d'un style musical à l'autre: du funk à la pop, du zouk au dubstep... trop, c'est comme pas assez! Bien que quelques chansons soient entraînantes, plusieurs restent cependant sans saveur propre.

À ses débuts en 2006 avec Alright, Still et, trois ans plus tard, avec It’s Not Me, It’s You, l’irrévérencieuse artiste savait charmer avec son mélange de reggae, ska et pop. On appréciait aussi son côté espiègle, son front et cette manière particulière de chanter les choses, comme dans son inoubliable pièce «Fuck You». Sheezus, quant à lui, n’apporte rien de rafraîchissant et risque malheureusement d’être rapidement dépassé.

Les compositions bubblegum telles que «Air Balloon», laquelle semble directement influencé par Charli XCX, ou encore «As Long As I Got You», s’adressent visiblement à un public de jeunes adolescents, avec des mélodies qui ludiques et des paroles tout sauf profondes.

Dans la pièce hip-hop «Sheezus», la chanteuse rabaisse Rihanna, Katy Perry, Lorde, Lady Gaga et Beyoncé et se proclame comme étant la reine de la pop. Son trop-plein d’assurance va peut-être trop loin ici… L’insolente Anglaise se moque des pop stars actuelles et, pourtant, elle sonne bien souvent comme ces dernières sur sa plus récente production.

Les rares pièces qui méritent une écoute attentive sur l’album demeurent la ballade «Take My Place», pour l’intensité de la chanteuse avec son piano, «Our Time» pour sa mélodie addictive et l’interprétation très british de l’artiste, ainsi que la pop urbaine «Silver Spoon», qui reste bien ancrée en tête avec ses choeurs électro. À la fin de l’enregistrement, sa reprise au piano de «Somewhere Only We Know» du groupe Keane reste toutefois sans saveur.

La chanteuse pop britannique sera de passage le samedi 27 septembre pour un concert au Métropolis de Montréal. Plus d’information au labibleurbaine.com/lily-allen.

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