«Runners in the Nerved World» du groupe américain The Sidekicks

Après avoir passé près d’une dizaine d’années à balancer son punk rock dans des petites maisons de disques locales, le groupe de l’Ohio fait le saut chez Epitaph (Bad Religion, Pennywise, Rancid) et enregistre un album élaboré de concert avec le producteur Phil Ek (Band of Horses, The Shins, Fleet Foxes).

Décrit comme un recueil de chansons sur le besoin d’aller de l’avant, Runners in the Nerved World prouve, en effet, que le groupe va de l’avant et explore de nouveaux horizons. Les racines punk du groupe se font encore bien sentir dans des pièces pop-punk énergiques comme Everything in Twos et Hell is Warm, mais le virage indie-rock est bien amorcé et ce sont des Sidekicks plus posés que l’on retrouve sur des morceaux comme «Jesus Christ Supermalls, Deer» et la douce «Satellite Words and Me». La chanson «Century Schoolbook Grown Ups» offre, quant à elle, un savant amalgame des styles.

L’influence de Band of Horses et The Shins se fait sentir dans les mélodies, mais on reconnaît aussi cette voix aérienne, chère à l’univers indie rock. Le chanteur et guitariste Steve Ciolek survole les chansons de sa voix aiguë, qui se laisse parfois accompagner en harmonie de celles de ses acolytes. Le résultat est chaleureux, lumineux et nous laisse nous glisser le temps de quelques chansons dans un printemps avant l’heure.

En somme, Runners in the Nerved World ne tourne pas complètement le dos au passé punk rock des Sidekicks, mais la nouvelle tangente prise par le groupe pourrait effriter sa base de fans de la première heure. Qu’à cela ne tienne, l’album est léger et facile d’écoute et ravira certainement de nouvelles oreilles.

Runners in the Nerved World ne brille pas par son originalité et peu de chansons ressortent vraiment du lot, mais toutes s’écoutent bien et on laisse volontiers l’album défiler et nous imprégner.