«Ruban Ruban» de Raycord: ambiance électronique à saveur humaniste – Bible urbaine

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«Ruban Ruban» de Raycord: ambiance électronique à saveur humaniste

«Ruban Ruban» de Raycord: ambiance électronique à saveur humaniste

Publié le 30 août 2012 par Olivier Boivin

Canadien d’origine ayant vécu et travaillé à la campagne toute sa vie, Raycord rapplique avec une expérimentation solide qu’il intitule Ruban Ruban. Juxtaposant de nombreux sons ruraux à des bases plus urbaines, sa musicalité embellit notre environnement, grâce à la collaboration de Steve Cloutier, ainsi qu’à des équipements à la fine pointe de la technologie.

Après la sortie trop discrète de son premier album, L’hiver blanc, l’expérimentaliste et instrumentiste Raycord charme nos tympans sur Phonosaurus Records, une étiquette canadienne qui diffuse peu d’artistes pour l’instant, mais qui collectionne des personnages riches en talent, notamment la danoise Astrid Engberg, Mattic ou encore The Broken Orchestra, tous très inspirés par l’Art avec un grand A et la richesse des possibilités sonores.   

Cet album aux multiples textures musicales a un effet thérapeutique certain et apaise le cœur l’espace de 14 pièces atmosphériques. Entre Aphex Twin et Boards Of Canada, Raycord adopte le style indie électro minimaliste, rappelant tantôt Polinski, tantôt Thomas Barfod, et s’élève au rang de talentueux artistes numériques contemporains, comme Nosaj Thing et Burial.

L’intérêt de Ruban Ruban réside dans la complexité de la musique, à la fois minimaliste et chargée. Raycord s’inspire des paradoxes de la vie, de ses nuances infinies. Il y a beaucoup d’espace dans la musique de Raycord, comme s’il mélangeait vide et sonorité. Entièrement réussi, le disque se distingue particulièrement par la deuxième plage, «Chaman», une collaboration avec Stab qui intrigue par son côté mystique, mais aussi par la pièce «La station secrète», qui témoigne d’une démarche profonde, celle de prendre le temps de travailler tous les détails, puis d’apporter des changements de vitesse et des inversions des sons. «La station secrète» est plus rapide, et rappelle inévitablement une formation montréalaise mythique, Plaster, par les violons électroniques, la batterie saccadée et, en arrière-plan, un groove électro jazz underground.

Véritable hymne à la liberté, à l’espace et à la campagne, Ruban Ruban plaira aux amateurs d’ambiances nuancées, de chemins moins fréquentés et saura conquérir le cœur des amants de la nature. L’album sera disponible dès le 12 septembre chez votre disquaire préféré.

Appréciation: ***1/2

Crédit photo: http://raycord.bandcamp.com

Écrit par: Olivier Boivin

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