«Recess» de Skrillex – Bible urbaine

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«Recess» de Skrillex

«Recess» de Skrillex

L’heure de la récréation n’aura jamais été aussi dansante

Publié le 9 avril 2014 par Isabelle Lareau

Crédit photo : Warner Music

On a l’impression que Skrillex fait partie du paysage musical depuis de nombreuses années tant sa réputation est solide. Il est tout de même le récipiendaire de six prix Grammy! Pourtant, le célèbre DJ de 26 ans évolue en tant qu’artiste solo seulement depuis 2009, année où il s'est fait remarquer, entre autres, grâce à ses remixes des chansons de Lady Gaga.

Né en Californie, Sonny Moore a débuté sa carrière en tant que chanteur au sein du groupe post-hardcore From First To Last (de 2004 à 2007). N’ayant pas beaucoup d’affinité pour le chant, il préfère quitter la formation et se concentrer sur ses projets personnels. Dès 2010, il adopte le pseudonyme Skrillex et lance plusieurs EP, solidifiant ainsi son statut de DJ et de réalisateur. Recess est son premier album complet.

À la base, son style musical est constitué d’un concentré d’électronique infusé de dubstep et de brostep. En effet, on remarque d’emblée un côté très rock, voire industriel, à sa musique. Cela s’explique probablement par le fait que Skrillex cite parmi ses influences les groupes Prodigy, Nine Inch Nails et Marilyn Manson. De plus, il a participé à la création de l’album Path of Totality de Korn.

Mais l’horizon musical de Skrillex est très vaste; il avoue apprécier également les artistes de l’étiquette électro Warp. D’ailleurs, on pourrait comparer la musique de Skrillex à celle du fameux Aphex Twin, ou encore celle de Deadmau5. Cependant, le hip-hop et le reggae sont également très présents sur cette parution. Parmi les collaborateurs de Recess, on retrouve Chance The Rapper, Fatman Scoop et les Ragga Twins.

De son propre aveu, Sonny Moore n’aime pas chanter, et cela, on le réalise rapidement, puisque sur les onze pièces du disque, neuf sont des collaborations avec différents artistes. Bien que très intéressant, on ne peut s’empêcher de se demander qui est le véritable Sonny Moore. Cela étant dit, ce questionnement  n’enlève absolument rien à Recess, qui reste un très bon disque.

«All is Fair in Love And Brostep» est un extrait plutôt agressif qui détonne avec l’entité. Il s’agit en fait de l’unique morceau qui soit aussi axé sur le hard rock. On dirait un mélange tonique de Ministry, de techno et de reggae, grâce à la participation des Ragga Twins. C’est particulièrement bien réussi.

Quant à la pièce éponyme, elle s’avère captivante parce qu’elle possède plusieurs textures, dont un refrain chanté de façon naïve, un MC ayant un flow enragé ainsi que des sonorités similaires à celles des Chemical Brothers. Il faut relever aussi «Fuck That», un morceau entraînant, sans être déchaîné, dont les textures sonores rappellent les débuts du mouvement électronique.

«Ease My Mind» est une refonte (ou remix) de la chanson «DJ, Ease My Mind» de Niki and the Dove. Cette ballade moderne est remarquable. La jolie voix de la chanteuse complimente parfaitement cette version revampée.

Parmi les chansons qui se démarquent, notons «Dirty Vibe», laquelle est un extrait à saveur EDM et hip-hop très fougueux. Il convient tout à fait pour se défouler sur une piste de danse! Il ne faut pas oublier «Fire Away» (avec Kid Harpoon), qui est planante et qui offre un univers en relief. Une véritable invitation au voyage imaginaire.

De façon générale, Recess est un disque relativement accessible, pour ceux qui affectionnent les rythmes dance et électro, entremêlés de rock. Après quelques écoutes, on se familiarise avec le style musical de Skrillex et on développe un réel engouement pour ce DJ. De plus, l’album est constant, il s’écoute du début jusqu’à la fin.

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