«Rave Age» de Vitalic: retour vers le futur – Bible urbaine

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«Rave Age» de Vitalic: retour vers le futur

«Rave Age» de Vitalic: retour vers le futur

Publié le 30 novembre 2012 par Olivier Boivin

Pour ceux qui ne le connaissent pas, Pascal Arbez-Nicolas, a.k.a Vitalic, est un artiste français de musique électronique reconnu internationalement. Avec la sortie de OK Cowboy (2005), il a acquis la reconnaissance qu’il méritait et s’est entouré des meilleurs DJ européens, notamment The Hacker, Laurent Garnier et Dj Hell. Après quatre ans d’absence, la parution du délicieux Flashmob (2009) et deux DJ set survoltés dans notre métropole, Vitalic présente Rave Age, paru le 5 novembre dernier sur l’étiquette Citizen Records.

On peut affirmer en toute quiétude que Vitalic sait comment se renouveler et nous rassurer: l’époque des boîtes de nuit n’est en effet pas sur le point de se terminer. Dans ses débuts, le New York Times avait comparé sa sonorité à celle de Mylo ou Isolée, pour son aspect minimaliste et très saccadé. Les sonorités du Français d’origine laissent transparaître une musique numérique recherchée, un son unique, et tout cela, évidemment, fait partie de la démarche musicale de Vitalic. Même que l’on ressent toujours un aspect transcendant assumé qui ne laisse jamais l’auditeur en plan. Avec Rave Age, on ne sent pas une continuité entre les différentes plages, ce qui crée un album disparate et raconté comme une histoire volontairement déconstruite.

L’ouverture est puissante avec la pièce «Rave Kids Go», l’une des plus abouties du disque. Souvent, tel un pionnier en son genre, Vitalic réussit à maîtriser son style grâce à sa touche expérimentale qui finit par devenir une référence des tendances musicales à travers la planète. Contrairement à l’habitude qui veut qu’on passe par une introduction atmosphérique, l’album débute en plein cœur d’une fiesta déjà bien entamée, puis le reste dégringole, dans des essais et des rythmes tantôt solides, tantôt accrocheurs. Vitalic se démarque par des choix de vibrations qui sont rarement empruntés par la masse de disc jockey originaux et populaires, le mettant ainsi dans la catégorie des élites.

Sur ces douze pièces, les plus impressionnantes sont probablement «Fade Away», qui se rapproche du new wave 80’s, puis «Next I’m Ready» prouve la pertinence d’un album réellement abouti. Étonnamment, une chanson sort du lot par son aspect lumineux et calme, «Under Your Sun», laquelle touche presque les conventions du genre. Finalement, on respecte l’idée d’une conclusion douce avec la finale «The Legend Of Kasper Hauser», qui semble tout droit sortie d’un générique de film futuriste.

Comparativement aux deux premiers albums, Rave Age est davantage pop qu’expérimental, ce qui lui confère un son moins exalté que Flashmob, tout en lui permettant de repousser définitivement la limite des rythmes sombres et pesants. On sent d’ailleurs une hausse d’agressivité dans quelques compositions, notamment sur «La mort sur le dancefloor», dans laquelle on peut entendre la chanteuse du tandem électro-trash Sexy Sushi, Rebeka Warrior (de son vrai nom Julia Lanoë). On reconnaît inévitablement son attitude désinvolte habituelle.

Comment pourrions-nous décrire le nouveau Vitalic en deux mots? Brutal et futuriste. Rave Age demeure un excellent choix pour un défoulement garanti sur la piste de danse.

Appréciation: ****

Crédit photo: www.vitalic.org

Écrit par: Olivier Boivin

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