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«Raise up the Sheets» de Freshkills: un secret bien gardé
Après quatre ans d’absence, les New-Yorkais Freshkills nous reviennent avec Raise up the Sheets, un troisième album de post-punk abrasif qui devrait plaire aux fans de Les Savy Fav et Interpol.
Freshkills est né au milieu des années 2000, en plein cœur d’un mouvement de renaissance post-punk mené par Interpol, Liars et les Yeah Yeah Yeahs. Le groupe n’a jamais réussi à capter le même niveau d’attention médiatique que ses compatriotes et reste encore aujourd’hui un des secrets bien gardés de la scène new-yorkaise.
À ses débuts, la formation citait énormément le groupe mythique Drive Like Jehu comme influence majeure sur leur musique. Leurs premiers albums proposaient effectivement ce cocktail explosif de grooves effrayants et rythmes schizophréniques qui caractérisaient la scène post-hardcore des années 1990, mais également une affinité évidente pour l’atmosphère lugubre et gothique de la première vague post-punk britannique.
Ce nouvel opus mise beaucoup sur la deuxième facette de la personnalité des Freshkills. Les deux premières pièces de Raise up the Sheets pourraient facilement provenir d’un EP oublié des Chameleons (groupe culte anglais qui a malheureusement évolué dans l’ombre de U2 au cours des années 1980). Des riffs de guitares glaciales s’entrecroisent, tandis que la voix angoissée de Zachary Lipez vient établir une lourde tension qui persiste tout au long de l’album.
La batterie donne le goût de danser, de préférence dans un bar mal éclairé où les gars portent du eyeliner et les filles affichent fièrement leur t-shirt de Joy Division. «Positive Vibes» met en lumière cet aspect dansant souvent refoulé des chansons du groupe, ainsi que les textes pseudo-gothiques de Lipez: «All these positive vibes are killing me, I don’t wanna have fun, I’ve had fun before. I wanna lie in the dark all day, with you».
En prime, la basse, au sein de l’orchestration, a un beau ton bien gras qui est énormément mis en valeur par la réalisation très léchée de l’album. Rien de mieux qu’un beau ton de basse bien gras.
Freshkills est un groupe à découvrir et Raise up the Sheets constitue une porte d’entrée parfaite vers son univers post-punk mélodramatique.
Appréciation: ***
Crédit photo: www.fresh-kills.com
Écrit par: Louis-Jean Trudeau
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