Prochaine destination

En 2010, vous avez participé deux fois aux Francouvertes et une fois à M pour Montréal, avant de livrer un concert à la belle étoile aux FrancoFolies de Montréal. Cette année, vous faites partie de la programmation du réputé festival Pop Montréal. Que signifie cette étape dans la carrière de Monogrenade?

«À la base, on n’avait pas du tout envisagé de participer à Pop Montréal. Tout ça s’est fait très rapidement. C’est notre étiquette de disques Bonsound Records qui nous a aidés et c’est d’ailleurs grâce à eux que nous allons pouvoir être présents cette année. Une chose est sûre, on était ravis et très contents de l’apprendre.»

Vous venez tout juste de faire paraître le vidéoclip de la chanson «De toute façon», une réalisation sublime de louri Philippe Paillé (Alfa Rococo, La patère rose, Mister Valaire). On peut suivre les coups d’éclat et les imprudences de quatre adolescents partis en pleine virée sur la route. Quel message précis vouliez-vous transmettre avec ce clip?

«Si je prends le temps de regarder nos grands-parents, on n’est pas vraiment de la même génération. Nous, on est plus conscients du réchauffement de la planète et de la supposée fin du monde qui nous guette. Notre génération est plus consciente du réchauffement de la planète que les anciennes générations l’étaient à l’époque. On a vite été confrontés à la réalité. Et on ne peut rien y faire, faut vivre avec. C’est un peu le portrait qu’on essaie de dresser avec la chanson. C’est en fait quatre jeunes qui font des conneries. Même si autour d’eux ça va mal, ils font ce qu’ils peuvent et ils essaient de s’amuser. Je m’associais beaucoup à ces jeunes-là quand j’étais moi-même adolescent.»

Tantale, votre premier album studio paru en mars 2011, présente des mélodies post-rock intimes, agrémentées d’un folk très sensible et réconfortant. Comment définirais-tu le style de tes propres compositions?

«Je ne pense pas qu’il y ait de gros concepts autour des chansons de Tantale. Récemment, j’ai écouté l’album de Philippe B, Variations Fantômes, qui est, soit dit en passant, vraiment malade. Il y a un beau concept derrière ça. Pour ma part, je compose surtout la nuit, selon mes humeurs, et ensuite on choisit avec le band celles qui ont le plus de potentiel et on les termine ensemble. Les sujets sont pas mal différents, on les prend comme ils viennent. Quand j’ai composé M’en Aller, j’étais hyper déprimé, j’avais perdu ma job, j’avais plus d’argent, j’avais plus d’appartement, bref, ça allait vraiment mal. Aujourd’hui, avec du recul, c’est sûr que ça me fait rire.»

La plupart de vos textes sont très simplistes, écrits avec une plume légère et volatile. Pensons ici à M’en Aller ou Ce soir. Qualifierais-tu de «poétiques» les textes de Monogrenade?

«Non, je ne pense pas que ce soit de la poésie. Disons que nos textes sont plus proches de l’impressionnisme. C’est plus des images qu’on veut évoquer avec les mots que de la poésie.»

Est-ce que Monogrenade pourrait un jour composer en anglais?

«Je suis un pur francophone, je parle et je pense en français. C’est pas plus compliqué que ça. La langue française, c’est quelque chose qui m’interpelle et je veux la préserver. Donc, non, on ne va jamais composer en anglais, ça c’est certain.»

Il y a une évolution marquée entre les huit chansons à saveur pop moderne de La saveur des fruits et les nouvelles compositions plus post-rock orchestrales de Tantale. Quelle direction pourrait emprunter Monogrenade sur son prochain album?

«On ne le sait pas vraiment. On a déjà commencé à plancher sur d’autres compositions. On va d’ailleurs bientôt entrer dans notre nouveau studio qui est situé à Oka. Il est tout neuf, il ne manque plus que l’acoustique à régler d’ici la semaine prochaine. On a hâte de s‘y retrouver, de composer ensemble, tranquillement. On va prendre notre temps et expérimenter un peu. On ne connaît pas encore la direction que va prendre Monogrenade dans le futur.»

Certaines rumeurs à votre sujet laissaient entendre que vous présenteriez bientôt une série de concerts en France. Est-ce vrai?

«C’est fait, on a déjà signé avec un «booker» en France. C’est le même que celui qui a lancé Mister Valaire là-bas. On va aller défricher le terrain à la fin du mois d’octobre et en décembre aussi. À date, je suis assez optimiste. En tout cas, la réaction des Français sur Internet est très bonne.»

Avec quelle formation rêveriez-vous de jouer un jour?

«Mon Dieu, y’en a tellement! Dire Arcade Fire, ça serait vraiment trop facile. Je pense que jouer avec Broken Social Scene ça serait génial. Ils sont nombreux sur scène, ils ont une belle énergie. Je les ai vus à Osheaga cette année et j’ai adoré.»

Quel est le plus beau cadeau que vous a offert l’année 2011?

«Aller en France, définitivement! On est vraiment contents. C’est un rêve pour tout le monde.»

Est-ce que Monogrenade travaille actuellement sur un nouveau projet?

«Pas vraiment. On va tourner une vidéo qu’on va réaliser nous-mêmes au chalet de notre batteur Mathieu. C’est pour nos fans et tous ceux qui nous suivent. Ils vont pouvoir nous regarder jouer en version acoustique et nous voir pratiquer ensemble. Sinon, on va se mettre à la composition. On est un groupe émergent et j‘aimerais ça qu’on sorte un autre album le plus vite possible pendant qu’on parle de nous. Pour le reste, c’est l’inconnu.»

Monogrenade sera présent au festival Pop Montréal le mercredi 21 septembre 2011 en compagnie des groupes invités Megan Bonnell, Mark Berube et The Paint Movement à la Sala Rossa. Le spectacle commence à 21h et les billets sont en vente au coût de 15$ chacun. Pour plus d’information, visitez la page Facebook de Monogrenade au https://www.facebook.com/event.php?eid=252473261439450.