Un premier album pour Bernhari – Bible urbaine

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Un premier album pour Bernhari

Un premier album pour Bernhari

Poète noir sur fond pop

Publié le 26 août 2014 par Valérie Lachaîne

Crédit photo : Audiogram

Grâce et ténèbres sont deux mots qui collent au nom de Bernhari. À moins d’avoir été présent au Théâtre Maisonneuve lors des dernières FrancoFolies pour le spectacle de Fontarabie, fortes sont les chances que vous n’ayez pas entendu son nom encore. Et pourtant, l’homme-orchestre lance son premier album homonyme le 26 août.

Ayant débuté son parcours avec les groupes L’Étranger et L’Ours, Alexandre, de son prénom, a fait le choix de ne laisser aucune trace de ses expériences passées sur le Web. Inutile de chercher, l’expérience a déjà été intentée. Accompagné des musiciens Shawn Cotton (bassiste), Simon Quevillon (guitariste) et d’Emmanuel Éthier (Jimmy Hunt, Cœur de Pirate) à la réalisation, Bernhari se lance dans ce nouveau projet solo comme un homme nouveau. Misant sur les deux dernières années de sa vie, imprégnées d’engagement et d’émotions, il n’est pas question ici de mariage heureux.

Teinté du printemps 2012 et de sa rencontre avec une certaine Kryuchkova, beauté russe déambulant dans les rues, carré rouge au sein, les textes reflètent un poète révolté par les évènements. Des appels à ses frères et sœurs, allant aux hommes de foi marchant sur la Main, presque tous les textes sont adressés au «tu» et surtout à «elle». Mais il faut y porter l’oreille, puisque c’est vraiment la musique qui est mise de l’avant.

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C’est un son très européen que l’on entend sur le disque de Bernhari. On dirait presque de la vieille chanson pop française, un Claude François version moderne. Or, mis à part la chanson «Sainte-Catherine», qui rappelle un certain arrière-plan de film des années 90 en salopette sur le plancher de danse, il y a quelque chose de très sombre et de dense sur cet album. Mieux vaut prévenir, ça ne vous donnera surtout pas le sourire.

La chanson «Ouverture», inutile de vous énumérer sa position, rappelle un certain Dumas par sa voix effacée. Cependant, ce n’est pas à s’y méprendre, puisque la voix de Bernhari est très instable et change dès la deuxième piste. Elle peut passer de délicate, voire quasi religieuse, à un autre extrême plutôt dans les graves, souvent très saccadée. Tel est le cas d’«Au nord de Maria», chanson où l’on croirait entendre Yann Perreau au piano.

Petite mention spéciale à la toute dernière chanson, «Bouquet final», qui est magnifique autant par son titre que par son effet. La présence très forte de guitares et les sensations d’échos vers les dernières secondes terminent la parade en beauté. 

Le projet n’est en somme pas du tout désagréable, simplement ce n’est peut-être pas le genre d’album qui donne le goût de l’écouter en boucle.

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