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Crédit photo : www.koriass.com
«Fuck le commercial pis fuck l’underground
J’fais c’que j’ai envie de faire» – Antistar 3 (Ft. Soké)
Quelques minutes d’écoute suffisent pour dénicher la qualité première d’un artiste comme Koriass: sa plume étincelante et léchée, choc comme celle de Biz, grandiose comme celle de Richard Desjardins. Le jeune homme, qui a chanté dernièrement en première partie du groupe rap IAM à Laval, le groupe l’ayant initié au style dès l’âge de 13 ans, n’a pas qu’un secondaire deux en poche et un passé trouble à St-Eustache: «J’suis éduqué mais j’ai pas pris l’temps d’étudier», affirme-t-il lui-même dans le succès Enfant de l’asphalte. Et, malgré son sens de l’humour un peu satirique sur les bords, Koriass s’amuse à travers l’écriture à dénoncer les choses qui l’énervent dans la vie, autant socialement que politiquement.
«J’fais la narration de ma vie par-dessus des airs de violons» – (Enfant de l’asphalte)
Même si les propos de Koriass sont parfois intenses (Homme moderne), dénonciateurs (Antistar 3, La mort de Manu (garde ta job)) ou carrément humoristiques (St-Eustache, Gagnant), la qualité des textes du jeune rappeur demeure sans conteste son principal violon d’Ingres. L’artiste se plaît à parler de l’avenir des chanteurs et musiciens au Québec, de la politique québécoise et de sa pléthore de conspirateurs, de l’accessibilité des médias sociaux comme Facebook et Twitter, et il en profite même pour envoyer quelques pointes empoisonnées à Justin Bieber.
Koriass vous séduira à coup sûr avec son style intello-engagé et ses mélodies entraînantes comme St-Eustache, La mort de Manu (Garde ta job) et Enfant de l’asphalte, qui regorgent d’une pelletée de bons sens et d’ironie bien dirigée.
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de la rédaction