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Crédit photo : Laurence et Laurent
À l’écoute de cet opus, force est de constater que l’envie de guitare rock était toujours présente chez Simon Kingsbury, malgré son intention de faire dans le folk. On peut sentir les influences de Weezer sur la pièce «Chandail» et celles de Fred Fortin dans les guitares d’«En hauteur», deux groupes d’ailleurs nommés par l’artiste lui-même.
Mais ce qui est le plus frappant encore, c’est la ressemblance marquée avec le groupe The Strokes, tout spécialement sur «Timing», la première piste de l’album. On croirait entendre la version québécoise de Julian Casablanca dans le timbre de voix!
En général, les textes parlent d’amour au pluriel, ceux qui sont impossibles et qui nous pètent la balloune, notamment sur «Comme douze». L’auteur-compositeur-interprète aborde échecs et déprimes à grand coup de verres vides. Parfois on se reconnaît dans ce manque d’intérêt envers tout, voire désabusé, d’autres fois on se sent plus éloignés de cette situation, de ce pathétisme. On sent que la musique est venue avant les textes puisque chaque mot se colle à la note qu’il lui faut, et Kingsbury le livre bien avec son chanté parlé.
Il reste cependant un sentiment de vide à la suite de l’écoute complète de l’album. Sans doute en raison du manque d’arrangements musicaux, car l’album est redondant, et on dirait que c’est souvent la même chanson qui joue en boucle. Comme un sentiment de «déjà-vu», la musique semble tout droit arriver du milieu indie des années 2000. Trop léché et un peu en retard sur son temps, Pêcher rien aurait gagné à avoir plus de textures sonores différentes.
L’album a été enregistré au Studio du deuxième et réalisé par George Donoso III. Simon Kingsbury a travaillé, pour ce disque, avec le parolier Savia D. Fleury, le batteur Charles Blondeau (Babylones, Michèle O, Half Baked), le guitariste Jonathan Charette (Groenland) et le bassiste Olivier Van Tassel (Le Grand Nord).
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