MusiqueDans la peau de
Crédit photo : Nouvel Ensemble Moderne (NEM)
1. Il est rare que nous ayons la chance de jaser avec un basson solo de profession! Peux-tu nous raconter la petite histoire de ton affection pour cet instrument et ce qui te plaît le plus dans l’art d’en maîtriser les subtilités?
«J’ai commencé l’étude du basson en secondaire 5. Auparavant, j’avais fait un peu de piano, de flûte à bec et de clarinette, mais quand on m’a présenté le basson, j’ai tout de suite aimé son timbre particulier. Il a un grave robuste et un registre ténor des plus chantants. On peut lui confier tant les rôles comiques – comme dans l’«Apprenti-sorcier» de Paul Dukas, que tragiques – comme au début de la «Sixième symphonie» de Tchaïkovski. Il sert souvent de soutien, de basse dans la section des bois, mais on lui confie aussi de nombreux solos.»
2. Tu as accumulé une feuille de route pour le moins enrichissante au fil des ans, notamment en t’associant avec le Nouvel Ensemble Moderne, l’Orchestre métropolitain et l’Orchestre symphonique de Laval. Quelles ont été tes plus belles expériences?
«Oh, il y a eu tellement de belles expériences. Par où commencer? Avec ces trois ensembles, j’ai la chance de travailler avec de très bons musiciens et d’excellents chefs: Lorraine Vaillancourt au NEM, Alain Trudel à Laval et, bien sûr Yannick Nézet-Séguin à l’OM. Les plus belles expériences au NEM furent sans doute les Forums des jeunes compositeurs, qui ont lieu aux deux ans, et les rencontres avec d’autres compositeurs et musiciens. La création, en 1995, de l’opéra «Wozzeck» d’Alban Berg dans sa version pour petit ensemble de John Rea. Les tournées, également, comme celle au Japon, en 1995, et la résidence à Oaxaca (Mexique) en 2015. Et à l’Orchestre métropolitain, chaque concert avec Nézet-Séguin est une expérience fantastique.»
3. Le 8 avril à la salle Bourgie du Musée des Beaux-Arts de Montréal, tu participeras au concert «Les mariés de la tour Eiffel» sous la direction de Normand Forget, aux côtés du baryton Jean Maheux. À quoi pouvons-nous nous attendre?
«Attendez-vous à un concert haut en rebondissements avec des œuvres très contrastées: Le «Prélude à l’après-midi d’un faune» de Debussy est un chef-d’œuvre impressionniste plein de couleurs, et «Les Mariés de la tour Eiffel» du Groupe des six est une œuvre tout droit sortie des folles années parisiennes! Nous sommes aussi heureux d’accueillir l’artiste Jean Maheux, pour l’interprétation du «Bal masqué» de Francis Poulenc, et j’ai bien hâte de vous présenter l’œuvre de Germaine Tailleferre dont j’ai réalisé l’arrangement.»
4. C’est toi qui as assuré, à l’occasion de ce concert, les arrangements du morceau «Suite burlesque» de la compositrice française Germaine Tailleferre. Comment s’est déroulé tout le travail d’adaptation de cette pièce de 1979-80?
«Dans le passé, j’avais fait des arrangements pour petits ensembles (trios, quintettes) de pièces écrites pour orchestre. Cette fois, c’était le contraire: je devais arranger une pièce écrite pour piano quatre mains et en faire une version pour quinze instrumentistes. C’était donc un défi nouveau, mais je crois m’en être bien sorti. Je devais imaginer à qui je devais confier tel solo et telle ligne d’accompagnement. Devais-je utiliser les cordes ou les cuivres? La clarinette ou le piano? Et la percussion, comment dois-je l’employer? Maintenant, j’ai bien hâte d’en entendre le résultat à la première répétition!»
5. Ta passion pour l’instrument t’a ouvert de multiples portes et permis de voir le monde, notamment en donnant des classes de maîtres dans les universités de France, des États-Unis, du Mexique et des Philippines. Qu’est-ce que te réserve 2017 comme autres projets?
«J’ai plein de projets pour 2017. Tout d’abord, je viens d’enregistrer un CD solo, basson et piano d’œuvres du 19e siècle qui s’intitulera Sonates et Nocturnes. Il devrait sortir en juin prochain. Cet été, je donnerai un récital au congrès annuel de l’International Double Reed Society, qui aura lieu à l’université Lawrence au Wisconsin. Je jouerai donc devant une salle remplie de bassonistes et de hautboïstes! Et l’automne prochain, je ferai deux tournées: tout d’abord une résidence de deux semaines à Toulouse, avec le Nouvel Ensemble Moderne, puis une grande tournée européenne avec l’Orchestre métropolitain et Yannick Nézet-Séguin. Nous jouerons à Rotterdam, Amsterdam, Dortmund, Cologne, Hambourg et Paris. Je ne vais donc pas chômer!»
Pour plus d’information à propos du concert «Les Mariés de la tour Eiffel ou pour acheter vos billets en ligne, visitez le www.lenem.ca. Pour consulter nos précédentes chroniques «Dans la peau de…», visitez le labibleurbaine.com/Dans+la+peau+de…
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Par Nouvel Ensemble Moderne (NEM)