MusiqueDans la peau de
Crédit photo : Emmanuel Éthier
1. Peux-tu nous raconter un peu le parcours qui t’a mené à devenir réalisateur?
«Je viens de la musique classique. J’ai commencé le violon à trois ans, the whole shebang. Ensuite, il y a eu le conservatoire, l’école musicale et le cégep en jazz. Après ça, j’ai vraiment commencé à m’intéresser au song writing pis au rock. J’ai appris la guitare et j’ai commencé à jouer dans des bands, dont Passwords.»
«Ma première vraie job de réal, c’était avec Peter Peter. Il m’avait demandé de jouer de la guit sur son album et, naturellement, je donnais mon avis sur les take en studio parce que j’ai une grande gueule. C’est un peu comme ça que je me suis ramassé à être co-réal de son dernier album (Noir Éden, 2017).»
«Ça c’est fait de façon vraiment organique tout ça. Là, j’essaie de faire un peu de tout, de ne pas vraiment avoir de son propre à moi, voire faire des choses qui sont à l’opposée de ce que je faisais avant.»
2. Tu t’impliques autant avec des bands émergents qu’avec des artistes bien établis, j’imagine, donc, que tu as l’embarras du choix maintenant. Comment est-ce que tu choisis tes projets?
«Il faut surtout que j’aie une affinité avec la musique du band. Ça n’a pas nécessairement besoin d’être des trucs que j’écouterais moi-même à la maison, mais il faut qu’on ait quelque chose en commun, l’artiste et moi. Il faut que ma vision marche avec ce que la personne veut faire, sinon ça ne fonctionne pas. Si ma vision va à l’opposée de ce que l’artiste veut… bah, c’est lui le boss. Ça veut dire que je ne suis pas nécessairement la meilleure personne pour la job.»
«En gros, si je vois de quoi et que je pense que c’est cool, je vais le faire.»
3. Au cours des dernières années, quelle est la personne qui t’a le plus marqué artistiquement? Peux-tu nous décrire cette rencontre?
«Il n’y a personne en particulier, je pense. Je me suis surtout fait des amis. Des relations professionnelles que j’avais et qui sont devenues des relations amicales. Comme Jimmy (Hunt) ou les gars de Corridor. Ce ne sont plus seulement des liens professionnels que j’ai avec eux. Maintenant, ce sont des gens avec qui je peux aller prendre une bière, pis c’est chill.»
«En général, j’ai tendance à créer des liens avec les gens avec qui je travaille. Je pense que quand tu t’impliques dans un projet artistique avec quelqu’un, c’est bien d’éventuellement de «passer à un niveau supérieur». À date, je suis toujours bien tombé, j’ai toujours travaillé avec des gens cool, mais ce n’est pas nécessaire non plus. Ça se peut qu’un jour je réalise l’album d’un pas fin si le projet fitte.»
4. Tu joues beaucoup aussi, notamment avec Chocolat, qu’est-ce que tu penses que la vie de tournée apporte à ton travail de réalisateur?
«Je ne pourrais jamais faire l’un sans l’autre. Si je passe trop de temps en studio, je deviens bored rapidement, et si je passe trop de temps en tournée, je deviens un peu fou.»
«Jouer souvent des tounes devant un public, ça peut emmener quelque chose de plus en studio, ça peut être une bonne chose, mais je vois vraiment l’album comme étant une chose complètement séparée de la scène.»
«C’est certain que si tu vois un band et que ça fait dix ans qu’ils jouent la même toune en show, elle ne sonnera pas pareil que lorsqu’ils l’ont enregistrée pour la première fois en studio. Il y a une certaine magie dans ces premières fois-là. Quand quelqu’un enregistre une maquette, c’est toujours intéressant. Voir un artiste qui tripe sur son idée et qui veut essayer quelque chose de nouveau, c’est toujours vraiment le fun à entendre.»
5. Veux-tu nous parler un peu des projets sur lesquels tu travailles en ce moment en tant que réalisateur?
- Choses Sauvages: «On fait du funk! Ça va être dansant comme album.»
- Vulvets: «Les filles m’ont approché pendant les Francouvertes. Elles attendaient juste des subventions pour qu’on puisse faire ça, pis là on les a.»