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Crédit photo : Play On, Warner Music
C’est véritablement ce qui nous saisit dès le premier refrain entraînant de «Paris sera toujours Paris»: Zaz s’est manifestement fait un plaisir de ramener au goût du jour des chansons peut-être quelque peu oubliées, et d’ainsi célébrer la ville qui l’a révélée au grand public, Paris! Que ce soit accompagnée de trompettes, de clarinettes, d’accordéon, d’harmonica ou de voix ténor et baryton a capella, la chanteuse fait toujours preuve d’un grand dynamisme et d’une grande sincérité.
C’est sans doute la chanson de Léo Ferré, «Paris canaille», qui offre le plus beau moment d’interprétation de Zaz, alors qu’elle alterne entre la voix chantée et la voix jouée, un peu parlée, pour véritablement traduire les émotions et les images de la pièce. Elle est par ailleurs aussi dynamique que les autres titres, comme la chanson originale et co-écrite par Isabelle Geffroy, alias Zaz, dans un style swing manouche: «Dans mon Paris».
«La parisienne» démontre une magnifique progression dans cette histoire de femme qui ne se sent pas Parisienne parce qu’elle ne boit pas et ne se drogue pas. Rendu de façon très sympathique avec de belles envolées vocales, le morceau au style jazz est bien rythmé et il ravit avec ses violons pour soutenir la voix un brin écorchée de la chanteuse. Il y a effectivement beaucoup de variations au niveau musical sur cet album, qui comprend de nombreux instruments différents, même si le style jazz demeure présent tout au long. Le morceau «À Paris», où Zaz chante uniquement sur fond de claps, de claquements de doigts et de voix ténors et barytons, qui créent une rythmique et une base mélodique, est un bel exemple de cette diversité et de l’originalité de l’opus.
Même si c’était inévitable qu’un hommage à la ville de Paris contienne des réinterprétations des classiques «Champs Élysées» et «La complainte de la butte», ce ne sont pas elles qui charment le plus. Au contraire, et peut-être parce qu’on les a déjà tellement revisitées, elles n’arrivent pas véritablement à être rehaussées de façon originale. Si la première comprend néanmoins un très bel apport de The Amazing Keystone Big Band, qui soutient très bien les grandes envolées de Zaz, la deuxième est plus posée et tranquille, ce qui donne un résultat presque fade et moins senti vis-à-vis des interprétations plus connues de la même pièce, notamment par Rufus Wainwright.
Le résultat global de Paris est malgré tout fort satisfaisant, donnant largement l’envie de s’agiter un peu et surtout de voyager et d’aller visiter la splendide Ville lumière, qui nous est si bien décrite dans tous ses recoins et dans tout ce qu’elle comprend en termes d’individus, d’habitudes et de festivités. On aura bien vite envie de s’insérer dans le joli duo formé de Zaz et de la Canadienne Nikki Yanofsky pour s’époumoner à leurs côtés avec autant d’enthousiasme sur «I love Paris – J’aime Paris»!
Paris est le troisième album studio de Zaz paru le 10 novembre 2014 sous l’étiquette Play On.
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de la rédaction